Découverte de nouveaux biomarqueurs révélateurs de la pré-éclampsie

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Israël

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
15 mai 2018

La pré-éclampsie, une complication soudaine de la grossesse qui peut interférer avec le flux sanguin vers le placenta et éventuellement vers le fœtus, peut entraîner un faible poids à la naissance, la prématurité et même la mort de l’enfant. C’est aussi l’une des principales causes de mortalité maternelle aux États-Unis et dans les pays en voie de développement. Son incidence tend à augmenter dans les pays développés. Une nouvelle étude de l’Université de Tel Aviv (TAU) pourrait permettre d’effectuer des diagnostics précoces de la pré-éclampsie.

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, identifie de nouveaux biomarqueurs moléculaires de la pré-éclampsie, ce qui pourrait déboucher sur la mise en place d’un test sanguin de diagnostic précoce de cette maladie.
L’étude a été dirigée par le Dr. Noam Shomron et le Prof. Moshe Hod et menée par Liron Yoffe et d’autres membres du laboratoire, tous affiliés à la Sackler School of Medicine de TAU et en collaboration avec le Prof. Kypros Nicolaides du King’s College de Londres.

La méthode classique pour évaluer le risque de pré-éclampsie chez la femme passe par une analyse des grossesses antérieures, par la prise de la pression artérielle et par la recherche de symptômes (présence de protéines dans les urines, migraine, vertiges, troubles de la vue et taille du fœtus).
Cependant, comme toutes maladies ou troubles physiologiques, il est dans l’intérêt du patient de trouver des biomarqueurs qui permettront un dépistage précoce et donc de diminuer les risques liés à ces troubles, tout en étant non-invasif. Pour cela, une méthode consiste à comparer des échantillons de sang ou de tissus issus de patients atteints ou non, pour faire ressortir des différences dans la composition protéique ou génétique qui pourront par la suite servir de biomarqueurs.
Après examens d’échantillons de sang de milliers de femmes enceintes dans leur premier trimestre, l’équipe de chercheurs s’est concentrée sur un groupe de femmes enceintes plus restreint : 35 prélèvements effectués sur des femmes enceintes ayant contractées une pré-éclampsie et 40 ayant terminé leur grossesse sans aucun problème.

Les chercheurs se sont intéressés au contenu d’ARN (petite séquence d’acides nucléiques qui permettent la transmission de l’information génétique) du plasma des échantillons sanguins prélevés et en ont déterminé la séquence.
Cette analyse a permis l’identification de 25 petites molécules d’ARN qui ne sont pas exprimées de la même manière chez les patientes atteintes de pré-éclampsie par rapport aux femmes non-atteintes. Ce résultat montre que ces petites molécules d’ARN sont une source d’information à fort potentiel prédictif et vont être la base d’un nouvel outil de diagnostic non-invasif et précoce contre la pré-éclampsie.
Selon le professeur Moshe Hod, cette étude suit une tendance mondiale, qui « cherche à établir des tests de grossesse dans le premier trimestre, par opposition à aujourd’hui, puisque la plupart des tests sont effectués au troisième trimestre ».

Ces nouveaux biomarqueurs devraient permettre un dépistage plus précoce et donc de mieux protéger les futures mères et leur bébé.

Source : https://english.tau.ac.il/news/preeclampsia

Rédacteur : Henri-Baptiste Marjault (henri.margault[a]mail.huji.ac.il), Doctorant à l’Université hébraïque de Jérusalem