De la transdisciplinarité à l’Institut Weizmann

Partager
Israël

Actualité
Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil
5 août 2016

L’institut Weizmann développe de plus en plus les ponts existants entre les différentes thématiques de recherche existant en son sein, et ceci avec réussite. Des recherches s’opérant à cheval entre deux, voire trois disciplines permettent de regarder un sujet avec un angle différent et peuvent aussi permettre de nouvelles collaborations entre différents pays qui n’auraient pu se créer sans cela.

Voici le portrait de trois scientifiques de l’institut Weizmann qui ont décidé de mettre leur recherche au point de confluence de plusieurs thématiques.

Elad Schneidermann vient de la physique et de l’informatique. Il étudie comment des groupes de cellules dans le cerveau interagissent et comment de grands groupes d’animaux se comportent. Elad définit sa recherche ainsi : « Il y a plusieurs milliards de neurones dans le cerveau qui communiquent entre eux grâce à un ensemble de signaux électriques, à la manière d’un gigantesque code Morse que nous essayons de déchiffrer ». Grace à ses connaissances en science physique, Elad Schneidermann a immédiatement perçu l’apport que la microscopie de pointe pouvait avoir pour son étude. Ses collaborateurs lui permettent d’avoir accès en temps réel aux signaux neuronaux de poissons zèbres qui ont la particularité d’être transparents à leur plus jeune âge.

Dans un autre bâtiment de l’institut, Eran Elinav, chercheur en immunologie, a décidé il y a plusieurs années d’arrêter son métier de médecin en hôpital pour se tourner vers la recherche. Il étudie une science naissante mêlant différentes thématiques : la médecine personnalisée. Il y a encore dix ans tous les patients atteints d’un cancer étaient traités de la même manière. Maintenant, grâce à ce champ de recherche, il est possible d’adapter la thérapie pour chaque personne. Il utilise ainsi les dernières avancées en génomiques afin d’identifier non pas les constituants de notre corps, mais l’ensemble des virus, bactéries, fanges et parasites présents dans des lieux tels que notre peau ou nos urines. L’étude de l’interaction de ces corps étrangers apporte des informations importantes sur le corps humain, et ce à moindre coût. A titre de comparaison, Eran Elinav nous indique que le coût de la première étude d’un génome humain est estimé à un milliard de dollars ; de nos jours, une étude simple coûte environ un millier de dollars alors qu’une étude génomique microbienne personnelle peut être effectuée pour une centaine de dollars. Ceci rend directement possible la recherche de techniques médicales personnalisées.

Un autre chercheur « transfrontalier » se trouvant à l’institut Weizmann est Dan Oron du département de physique qui travaille à la lisière entre la science des matériaux et l’optique. Son envie de travailler entre ces deux domaines est simplement née des discussions de couloirs à l’institut avec des chercheurs en nanomatériaux. Son objectif est la création de cellules photovoltaïques faites à partir de nanoparticules, qui ont l’avantage d’être dix fois moins chères et bien plus simple à produire que les cristaux semi-conducteurs traditionnels. De plus, ces nano-objets peuvent être incorporés plus facilement dans différents matériaux déjà existants tel que le bitume, comme c’est déjà le cas en France.

Sources :

Rédacteur(s) : Fabien Lafont, Post-doctorant, Weizmann Institute of Science