L’Université de Hong Kong découvre un nouveau composé antiviral à large spectre
Actualité
Hong Kong
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Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
28 janvier 2019
L’équipe du Professeur Yuen Kwok-yung et du Docteur Shuofeng Yuan du Département de Microbiologie de la Faculté de Médecine de l’Université de Hong Kong (HKUMed) a récemment découvert un nouveau composé antiviral à large spectre qui pourrait se révéler particulièrement stratégique dans le contrôle et le traitement d’épidémies à venir.
De gauche à droite : Dr Jasper Chan Fuk-woo, Professor Yuen Kwok-yung, Dr Yuan Shuofeng and Dr Chu Hin.
Les événements de ces dernières décennies ont montré que les virus respiratoires sont ceux dont l’émergence est la plus susceptible d’avoir des conséquences catastrophiques, tant sur le plan de la mortalité que sur les effets socio-économiques, comme ce fut le cas avec les grippes aviaires H5N1 en 1997 et H7N9 en 2003, et les coronavirus SRAS en 2003 ou MERS en 2012.
Il est bien difficile de prédire la nature des épidémies à venir. Si nous savons que leur émergence est inévitable, il est impossible de développer des remèdes spécifiquement adaptés à des virus qui ne sont pas encore découverts. La solution ? Produire un antiviral capable d’agir non pas sur le virus directement, mais au niveau du processus d’infection de l’hôte, étape essentielle à la réplication de tout virus.
L’étude de ces maladies et de leur pathologie montre que les coronavirus se servent du processus de synthèse des membranes lipidiques de cellules de l’hôte humain pour se reproduire. L’équipe de chercheurs de HKU entend donc intervenir durant cette étape afin de stopper le cycle de réplication. Après une étude de deux ans sur des souris, ils ont identifié le composé « AM580 » comme potentiel antiviral à large spectre, capable d’empêcher la réplication de coronavirus comme le SRAS et MERS, mais aussi différentes grippes comme H1N1, H5N1 et H7N9. « AM580 » s’est par ailleurs révélé efficace sur Zika et l’entérovirus 71.
Les recherches ont montré que le facteur de transcription SREBP, une protéine nécessaire à l’initiation ou à la régulation de la transcription d’un gène, était une cible idéale pour « AM580 » car essentiel à la réplication du virus, mais temporairement dispensable pour le métabolisme. Il est à noter qu’un dérivé du composé « AM580 », le tamibarotene, est déjà utilisé cliniquement dans le traitement de la leucémie et présente peu d’effets secondaires. Des résultats encourageants qui ouvrent la voie à une utilisation thérapeutique du composé « AM580 ».
Un brevet provisoire a été déposé aux États-Unis pour cette découverte des chercheurs de HKU, dont les résultats ont été publiés par la revue Nature.
Voir la présentation en ligne :
https://www.med.hku.hk/f/news/3220/6505/SREBP-dependent%20lipidomic%20reprogramming%20as%20a%20broad-spectrum%20antiviral%20target_web.pdf
Rédacteur : Simon MULLER, chargé de missions scientifique
Sources :
https://www.med.hku.hk/news/press/HKU_Discovers_Novel_Drug_Compounds_and_Associated_Drug_Target_for_Broad-spectrum_Antiviral_Therapy
https://www.nature.com/articles/s41467-018-08015-x