A Hong Kong, les véhicules électriques sont encore rares

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Hong Kong

Brève
Hong Kong | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
23 mars 2017

La croissance exponentielle des véhicules électriques à Hong Kong ne doit pas masquer sa faible proportion dans le parc automobile local. Retour sur quelques chiffres.

Entre consommation énergétique et pollution

Hong Kong est un territoire densément peuplé de plus de 7 millions d’habitants, à forte consommation énergétique : 289160 TJ d’énergie ont été consommés en 2014. Cette consommation est à l’origine d’émissions de nombreux polluants et gaz à effet de serre (GES).

La pollution atmosphérique est quant à elle, principalement due à la combustion du charbon (dans les usines et centrales) et du pétrole par les véhicules à moteur thermique (essence ou diesel) en déplacement. Les transports représentent ici presqu’1/3 de la consommation totale d’énergie.

Le département gouvernemental de la protection de l’environnement (Environmental Protection Department, EPD) a publié des chiffres dans lesquels la pollution due aux transports terrestres est tenue pour responsable de 60% des émissions de monoxyde de carbone (CO), et presque 20% des émissions totales de dioxyde de carbone (CO2). De nombreuses études sur le plan mondial ont montré que les conséquences sanitaires de cette pollution atmosphérique entraînent l’augmentation des mortalités cardiovasculaires, des maladies respiratoires ainsi qu’un accroissement du nombre d’admissions hospitalières. Les polluants sont responsables d’un stress oxydant générant des inflammations générales et respiratoires (rétrécissement des vaisseaux sanguins, épaississement du sang, toux, asthme, etc.). A Hong Kong, la pollution de l’air excède souvent les limites fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), provoquant plus de 3000 décès par an.

Des véhicules électriques présents, mais encore rares

Au total, 7434 véhicules électriques ont été recensés sur les routes de Hong Kong en janvier 2017 (dont 70% du modèle S de la marque de américaine Tesla), contre moins de 100 véhicules à la fin de l’année 2010. A ce jour, on dénombre 66 modèles approuvés par le département des transports. En 2016, 746000 véhicules ont été enregistrés et autorisés sur le territoire. D’après les données publiées par le gouvernement, la consommation d’électricité par les transports ne représente que 2% de sa totalité.

Malgré cette croissance exponentielle, la proportion des véhicules électriques reste infime, (elle ne représente qu’1% des véhicules) et ce, malgré les campagnes de promotion mises en place par le gouvernement depuis 2009. Les principaux freins qui peuvent être soulignés :

  • Le coût : une voiture électrique coûte 2 à 3 fois plus chère qu’une voiture à essence sur des modèles comparables.
  • La durée de vie des batteries : Celles-ci doivent être remplacées tous les 4 ans.
  • Le prix d’une batterie peut coûter presque la moitié du prix d’achat du véhicule.
  • Même si l’autonomie des batteries (en moyenne 300km aujourd’hui) ne représenterait pas un problème (compte tenu du réseau routier relativement contraint par la topographie du territoire), les infrastructures de recharge électrique restent quant à elles, problématiques.

Hong Kong souhaite poursuivre son développement pour l’utilisation des véhicules électriques. Les différentes mesures qui ont été mises en place :

  • Renoncer à la taxe d’immatriculation pour tout achat de véhicule électrique (First Registration Tax, FRT) ;
  • Allouer des fonds pour mettre en circulation des transports publics électriques (notamment les bus) ;
  • Mettre en place une infrastructure de recharge performante ;
  • Encourager les entreprises et les propriétaires de parkings à installer de nouvelles stations de recharges ;
  • Améliorer les infrastructures de recharge existantes.
Ce qu’il faut retenir :
Les véhicules à moteur thermique restent majoritaires. Cependant, l’utilisation des véhicules électriques sur une grande échelle pourrait considérablement modifier la qualité de l’air, et permettre de lutter contre la pollution atmosphérique néfaste pour la santé. Par conséquent, Hong Kong se positionne dans une dynamique de soutien à l’émergence des véhicules électriques, compte tenu de sa croissance exponentielle et des mesures mises en place par le gouvernement pour les promouvoir (malgré les obstacles). L’analyse reste cependant plus complexe, car les émissions se retrouvent déplacées, puisque la principale source de pollution provient des centrales à charbon et gaz produisant de l’électricité. Il reste encore à promouvoir les énergies renouvelables pour produire de "l’électricité verte", afin que les véhicules électriques soient entièrement "non polluants".

Sources :
http://www.emsd.gov.hk/filemanager/en/content_762/HKEEUD2016.pdf

http://www.epd.gov.hk/epd/english/environmentinhk/air/data/emission_inve.html

http://www.who.int/phe/health_topics/outdoorair/databases/health_impacts/fr/

http://www.scmp.com/news/hong-kong/article/1128685/hong-kong-air-pollution-causes-3000-deaths-costs-billions-annually

http://www.scmp.com/news/hong-kong/health-environment/article/2063548/climate-report-reveal-government-measures-meet

http://www.epd.gov.hk/epd/english/environmentinhk/air/prob_solutions/promotion_ev.html

http://www.td.gov.hk/filemanager/en/content_281/table41a.pdf

http://www.td.gov.hk/en/transport_in_hong_kong/transport_figures/monthly_traffic_and_transport_digest/index.html

http://www.automobile-propre.com/dossiers/voitures-electriques/autonomie-voiture-electrique/

Rédactrice : Justine ONG, Chargée de mission scientifique – Hong Kong