Un fossile montre des signes de viviparité chez des animaux que l’on croyait ovipares

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Chine

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Chine | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
31 mars 2017

Une équipe internationale menée par un paléontologue chinois a découvert la première preuve de viviparité chez les archosauromorphes, un groupe d’animaux autrefois considérés comme ovipares.

Selon un article publié dans Nature Communications, un embryon a été observé à l’intérieur d’un fossile de 245 millions d’années découvert au parc national géologique de Luoping dans la province du Yunnan. Selon LIU Jun, l’auteur principal de cette étude de la Hefei University of Technology, le fossile appartient à un animal marin au long cou appelé Dinocephalosaurus, qui a habité dans les mers profondes du Sud de la Chine dans la période du Trias moyen. La taille totale de l’animal est de 3 à 4 mètres de longueur, avec un cou faisant probablement la moitié de la longueur du corps. L’animal fait partie du groupe des archosauromorphes, un groupe de reptiles qui a évolué il y a 260 millions d’années et qui est représenté aujourd’hui par des oiseaux et des crocodiles.

La mise au monde suite à une gestation est souvent observée chez les mammifères où la mère a un placenta nourrissant l’embryon en développement, et chez quelques groupes de lézards et de crocodiles où les œufs éclosent dans le ventre de la mère. Cette nouvelle découverte montre que pour la première fois ce mode de reproduction existe chez un troisième groupe, les archosauromorphes.

L’embryon a été trouvé à l’intérieur de la cage thoracique de la mère avec sa tête tournée vers l’avant. Au moment de la découverte, les chercheurs n’étaient pas certains que le spécimen embryonnaire soit le dernier repas de la mère ou le bébé à naître. Après une étude plus précise de la littérature, ils ont pu confirmer qu’il s’agissait bien d’un embryon. En effet, les animaux avalés ont généralement la tête vers l’arrière parce que le prédateur avale sa proie par la tête pour l’aider à descendre dans sa gorge. De plus, selon LIU, la position enroulée du squelette embryonnaire est typique des embryons des vertébrés. Il a ajouté qu’il n’y a aucune trace de coquille d’œuf autour de l’embryon.

Malgré une histoire de 260 millions d’années, aucune information sur le mode de reproduction des archosauromorphes avant la période du Jurassique n’existait jusqu’à cette découverte. Celle-ci repousse ainsi de 50 millions d’années la première preuve du mode de reproduction chez les archosauromorphes.

Sources

http://www.ecns.cn/2017/02-17/245724.shtml

En savoir plus

http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/dinocephalosaurus-dinosaure-le-monstre-aquatique-qui-cachait-un-embryon-dans-son-fossile-170491

Rédacteur

Laurence HUNG : laurence.hung[a]diplomatie.gouv.fr