Textile lumineux

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Chine

Actualité
Chine | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique
16 juin 2015

L’industrie du textile connait depuis quelques années l’apparition de nombreuses technologies qui devraient transformer le monde de l’habillement, du sport, de la mode, voire même de l’industrie et de la santé.

Ce sont d’abord les vêtements connectés, qui suscitent de fortes attentes : citons notamment l’entreprise française Cityzen Sciences, qui développe son projet "Digital Health" en collaboration avec un laboratoire chinois. Ce programme est destiné à concevoir un "Digital shirt" capable de surveiller l’état de santé de patients à leur arrivée dans un hôpital.

Mais le textile de demain pourrait bien aussi être lumineux. C’est en tout cas le pari de la start-up française NeoMedLight (filiale de Brochier Technologies) spécialisée dans le tissage de fibres optiques destinée à des applications médicales. L’entreprise vient de boucler un financement de 3 millions d’euros accordé par l’Institut Mérieux et trois autres investisseurs (AGC Management/Viveris, HARA et Simba Santé) afin de développer la technologie Lightex pour le traitement de la jaunisse grâce à des textiles lumineux.

En Chine, à l’université Fudan - Shanghai, une équipe de chercheurs du laboratoire de matériaux avancés (Laboratory of Advanced Materials) vient de mettre au point une fibre innovante pour textiles lumineux. Dans une publication parue dans la revue Nature Photonics, les chercheurs détaillent la mise au point de cette fibre composée de cellules polymères électrochimiques émettrices de lumière ou PLEC (Polymer light-emitting electrochemical cell). Ces cellules sont constituées d’un fil en acier inoxydable recouvert d’une couche de nanoparticules d’oxyde de zinc et d’un mélange de polymères (PF-B, ETT-15, LiTf). Cet assemblage est ensuite enrobé dans un nanotube de carbone, pour une épaisseur finale d’un millimètre environ. Tout comme les OLED (Organic Light-Emitting Diodes), ou les PLED (Polymer Light-Emitting Diode), les PLEC fonctionnent grâce à l’association d’un semi-conducteur organique, d’une anode (ici le fil d’acier) et d’une cathode (le polymère). Lorsqu’un courant est appliqué, les fibres émettent une lumière dont la couleur varie en fonction de la nature du polymère. A la différence des autres, les PLEC incorporent des ions mobiles directement dans le semi-conducteur organique et offrent par conséquent l’avantage de fonctionner à des tensions plus basses, avec une meilleure efficacité énergétique. En utilisant cette méthode, les chercheurs chinois sont parvenus à mettre au point des fibres de plusieurs centimètres de longueur, qui conservaient leur luminosité même en flexion.

Si de nombreux obstacles restent à surmonter (durée de vie, robustesse, stabilité du matériau), cette méthode de fabrication, simple et facile à industrialiser, présente de nombreux avantages. Le processus de conception de ce type d’électrodes souples et transparentes est jugé très encourageant, et les résultats ouvrent la voie pour de nouvelles recherches sur les textiles intelligents.

Sources

Rédacteur

Valentin Roger, valentin.roger[a]diplomatie.gouv.fr