Ondes gravitationnelles

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Chine

Brève
Chine | Science de la matière : matériaux, physique, chimie, optique
29 février 2016

Suite à l’annonce de l’observation des ondes gravitationnelles, la Chine met en avant différentes initiatives se penchant sur le sujet.

Suite à l’annonce le 11 février 2016 de l’observation d’ondes gravitationnelles par un consortium internationale de plus de 1000 scientifiques et 133 structures de recherche, la Chine se mobilise pour travailler plus activement sur le sujet. Ainsi, de nombreuses initiatives ont été mises en avant par la Chine ces trois dernières semaines.

Le projet Tianqin (« Sky Harp »)

Le projet d’ondes gravitationnelles, Tianqin (« Sky Harp »), initié par l’Université Sun Yat-sen de Canton en juillet 2015 est en attente d’autorisation de la part du gouvernement et devrait couter, selon les estimations, 15 milliards de yuans (plus de 2 milliards d’Euros) à la république populaire de Chine.
Divisé en 4 étapes qui s’étendront sur les 15 à 20 prochaines années, le projet Tianqin implique le lancement conjoint de trois satellites qui devront être positionnés en orbite en formant un triangle équilatéral, sur un modèle analogue au projet européen eLISA. Le programme vise la détection des ondes gravitationnelles émises par les systèmes binaires dont la période est de l’ordre de quelques minutes. De nombreux pays ont exprimé leur intérêt à être partenaire du projet dont la France. L’Université Sun Yat-sen prévoit par ailleurs la construction d’un observatoire et d’un laboratoire au sol de grande envergure, situé à Zhuhai dans la province du Guangdong.

Le projet Ali

Le projet d’ondes gravitationnelles de l’Institut de physique des hautes énergies de l’Académie des sciences de Chine, Ali, a pour objectif l’observation des ondes gravitationnelles primaires issues du Big Bang pour en apprendre plus sur son origine. La première étape de ce projet représente un investissement de 100 million de yuans pour des résultats espérés dans 5 ans.

Le projet Taiji

Le projet d’onde gravitationnelle de l’Académie des sciences de Chine, Taiji, initié en 2008 se penche sur les technologies satellites de détection de ce type d’ondes. Le projet Taiji prévoit le lancement de trois satellites d’ici 2030 pour la détection d’ondes de basses et moyennes fréquences.

Interaction avec le projet eLISA

Des chercheurs de l’Académie des sciences de Chine sont par ailleurs en train de rédiger un plan de collaboration avec le projet eLISA de l’Agence Européenne Spatiale. Ce plan, qui devra être préalablement autorisé par les autorités chinoises prévoirait deux alternatives ; la première serait la participation financière avec l’acquisition de 20% des parts du projet européen par la partie chinoise et la seconde option serait le lancement de satellites chinois en 2033 pour venir compléter les résultats apportés par eLISA.

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La Chine souhaite rattraper son retard et prendre part active dans la recherche sur les ondes gravitationnelles qu’elle n’avait pas jusqu’à maintenant**. En effet, malgré les importantes dépenses de la Chine en R&D (2,08% de son PIB en 2014), les investissements dans la recherche fondamentale ne représentent eux que 4,7% de ces dépenses. Des chercheurs de l’Académie des sciences de Chine soulignent ainsi la rigidité des programmes mis en place par le gouvernement qui cantonnent les financements à certains domaines clés et ne permettent pas des investissements d’envergure en recherche fondamentale. Néanmoins suite à l’annonce de l’observation des ondes gravitationnelles, le sujet de recherche a été intégré au plan spatial 2050 de l’Académie des sciences de Chine présageant la priorisation d’investissement sur cette thématique.

** : Sur 133 structures de recherche, seule l’Université de Tsinghua de Pékin a pris part au projet international permettant la détection directe d’ondes gravitationnelles.

Sources

http://english.cas.cn/newsroom/news/201602/t20160218_159685.shtml
http://english.cas.cn/newsroom/news/201602/t20160217_159677.shtml
http://english.cas.cn/newsroom/news/201602/t20160218_159687.shtml
http://english.cas.cn/newsroom/news/201602/t20160217_159679.shtml
http://journals.aps.org/prl/abstract/10.1103/PhysRevLett.116.061102

Rédacteur

Axel Bonetto : axel.bonetto[a]diplomatie.gouv.fr