NgAgo, la nouvelle technique d’édition génomique qui ne convainc pas la communauté scientifique internationale
Actualité
Chine
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Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
30 novembre 2016
Après de nombreuses tentatives infructueuses pour reproduire les résultats de Han Chanyu, le scientifique à l’origine de la technique d’édition génomique NgAgo, des chercheurs réclament une enquête indépendante.
NgAgo (Natronobacterium gregoryi Argonaute) est une enzyme bactérienne employée pour éditer le génome. Elle permettrait ainsi de modifier et répliquer l’ADN. Découverte par le professeur associé Han Chanyu et son équipe de la Hebei University of Science and Technology (HEBUST), elle a fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Biotechnology le 2 mai 2016.
Suite à sa découverte, Han Changyu a été élu vice-président de l’association pour la Science et la Technologie du Hebei en juillet. Le HEBUST a reçu le 9 août une importante somme d’argent de la part du gouvernement provincial d’un montant de 224 millions de yuan (30 millions d’euros) pour établir un centre de recherche sur la technologie de l’édition génomique.
Largement encensée en Chine après la publication des résultats et considérée par certains médias comme une innovation technologique majeure pouvant prétendre au Prix Nobel, cette technique concurrente de la technique CRISR-Cas9 pourrait avoir des applications en agriculture et en médecine incluant la thérapie génique pour les maladies telles que le SIDA et l’hépatite B.
Cependant, la technique NgAgo ne convainc pas la communauté scientifique, en commençant par les biologistes chinois. En effet, après plusieurs mois d’études, 13 biologistes incluant Wei Wensheng et Sun Yujie de la School of Life Science de la Peking University et d’autres biologistes d’instituts prestigieux comme la Chinese Academy of Sciences, la Zhejiang University et la Shanghai Jiao Tong University ont déclaré publiquement qu’ils n’arrivaient pas à reproduire les résultats de Han Chanyu et ont demandé à ce dernier de rendre publiques ses données brutes. Les chercheurs souhaitent également que les autorités mènent une enquête à la HEBUST pour protéger la réputation des scientifiques chinois. Parmi les biologistes étrangers, Gaëtan Burgio, directeur du laboratoire de transgénèse de l’Australian National University, est revenu sur sa déclaration précédente sur l’efficacité de cette technique pour éditer des fragments génétiques chez les souris.
Les raisons pour lesquelles les autres biologistes n’ont pas réussi à reproduire les résultats ne sont pas encore connues. Selon les propos de Han Chanyu, cela pourrait probablement être dû à la contamination du matériel de recherche. En août dernier, Il a déclaré que les accusations des scientifiques étrangers sont révélatrices de leur intention de se liguer contre sa découverte. Il a aussi exprimé sa volonté de partager ses données brutes et ses conditions expérimentales.
Sources
http://www.globaltimes.cn/content/1010811.shtml
En savoir plus
http://www.nature.com/nbt/journal/v34/n7/full/nbt.3547.html http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/chine/article/ngago-nouveau-concurrent-de-crispr-cas9-pour-l-edition-genomique
Rédacteur
Laurence HUNG : laurence.hung[a]diplomatie.gouv.fr