Lancement du premier satellite à communication quantique QUESS
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Chine
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Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
2 septembre 2016
La Chinese Academy of Sciences (CAS) a annoncé lundi 15 août le premier lancement mondial d’un satellite à communication quantique, depuis le centre de Juiquan dans le Nord-Est du désert de Gobi.
Ce satellite nommé QUESS (Quantum Experiments at Space Scale), ou encore « Micius » ou « Mozi » en l’honneur d’un philosophe et scientifique chinois du 5e siècle avant J.-C., a été développé par le physicien Pan Jianwei et son équipe de recherche de la Chinese Academy of Sciences, en collaboration avec son mentor, le physicien Anton Zeilinger de l’University of Vienna. Son lancement, considéré par la Chine comme une priorité nationale incluse dans son nouveau plan quinquennal 2016-2020, a été très largement médiatisé par la presse chinoise et internationale et marque, selon Pan Jianwei « une transition dans le rôle de la Chine : de suiveuse en matière de développement des technologies de l’information classiques, à celui de leader menant les futurs accomplissements de ce secteur ».
Le projet fait partie d’un programme spatial ambitieux accéléré et suivi par Xi Jinping depuis l’année 2012, ayant pour objectif de démontrer l’intérêt de la technologie quantique dans les communications longues distances.
En effet, à la différence des méthodes classiques de transmissions sécurisées, le satellite à communication quantique utilise des photons pour envoyer les clés de cryptage nécessaires au décodage de l’information. Un photon quantique ne pouvant être théoriquement ni séparé, ni dupliqué, les informations transmises ne devrait pas pouvoir être interceptées ou espionnées. Ainsi, avec le lancement du satellite QUESS et la prévision de nouveaux projets amorcés par les équipes de chercheurs chinois, la Chine pourrait, selon Pan Jianwei, développer « un réseau mondial de communications quantiques d’ici 2030 ».
Le satellite tentera d’envoyer dans un premier temps des données chiffrées entre Pékin et Urumqi, la capitale de la région du Xinjiang distante de près de 2.500 km. Mais les scientifiques planifient de tester également la communication quantique entre QUESS et des stations terrestres situées en Autriche, en Italie, en Allemagne et au Canada, pays qui ont exprimés l’envie de coopérer avec la Chine dans le développement futur de satellites quantiques.
L’agence officielle de presse de Pékin Xinhua a souligné qu’il y avait "d’énormes perspectives" pour l’utilisation d’une telle technologie dans des domaines tels que le militaire et la finance. D’après le professeur Zeilinger « Beaucoup de gens pensent que les communications quantiques joueront un rôle, notamment, dans le futur d’Internet. C’est à double usage, on pourra aussi bien crypter une communication militaire que commerciale, ce ne sera qu’une question d’applications ».
Sources
http://www.chinadaily.com.cn/china/2016-08/16/content_26484910.htm
http://en.people.cn/n3/2016/0818/c202936-9102290.html
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Rédacteur
Alexandra MAZARD : alexandra.mazard[a]diplomatie.gouv.fr