La médecine régénérative : une nouvelle voie pour le traitement de l’infertilité des femmes

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Chine

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Chine | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
12 mars 2018

Des chercheurs et des médecins spécialisés en médecine régénérative ont développé un traitement pour soigner les femmes atteintes d’insuffisance ovarienne précoce.

L’insuffisance ovarienne précoce est définie par l’arrêt pathologique de l’activité ovarienne de façon prématurée, avant 40 ans. Elle a pour conséquence une aménorrhée, une perte de fertilité et la diminution de la sécrétion des œstrogènes. En Chine, plus d’un pourcent des femmes en âge de procréer sont concernées et le nombre de femmes touchées est en augmentation. Le traitement le plus commun est la prise d’œstrogène et de progestérone, mais ce dernier n’a que très peu d’effet. La thérapie cellulaire, aussi appelée médecine régénérative, est étudiée depuis 2009 par une équipe de chercheurs menée par le Professeur DAI Jianwu de l’Institut de Génétique et de biologie de développement de l’Académie Chinoise des Sciences. Elle a récemment fait ses preuves en tant que traitement alternatif de l’insuffisance ovarienne précoce.

La thérapie cellulaire consiste à greffer des cellules souches afin de restaurer la fonction d’un tissu ou d’un organe. L’objectif est de soigner durablement le patient grâce à une injection unique de cellules thérapeutiques. Les cellules souches sont pluripotentes ou multipotentes. Les cellules pluripotentes peuvent donner tous types de cellules tandis que les cellules multipotentes ne se différencient qu’en un nombre limité de types cellulaires.

L’équipe du Professeur Dai travaille en collaboration avec l’hôpital Nanjing Drum Tower depuis 2015. Pour réparer les ovaires endommagés, son équipe de recherche et les gynécologues de l’hôpital ont utilisé des cellules souches mésenchymateuses (qui sont multipotentes) prélevées à partir de cordon ombilical humain. La principale difficulté qu’ils ont rencontrée était de retenir les cellules souches sur la région lésée des organes. Après plusieurs années d’expérimentation animale, notamment sur des rats et des porcs, les chercheurs ont mis au point une structure en collagène injectable et biodégradable contenant des biomatériaux pour résoudre ce problème. Ces deux dernières années, ce traitement a été employé sur 23 patientes, 9 de ces femmes ont graduellement retrouvé leurs fonctions ovariennes et 2 sont tombées enceintes.

Après avoir réussi à soigner des ovaires et endomètres endommagés ainsi que des lésions médullaires chroniques par la médecine régénérative, le Professeur Dai est très confiant dans la capacité de la médecine régénérative à restaurer tous types d’organes dans le futur.

Sources

http://english.cas.cn/newsroom/news/201802/t20180202_189828.shtml
http://www.ginefiv.fr/ei_fallo_ovarico_precoz_infertilidad.aspx
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/therapie-cellulaire

Rédacteur

Laurence HUNG : laurence.hung[a]diplomatie.gouv.fr