La Chine, second plus grand pourvoyeur mondial de satellites

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Chine

Brève
Chine | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
2 décembre 2015

Le 24 avril 1970, le lancement réussi du premier satellite chinois « Orient Rouge 1 » à bord d‘un lanceur Longue Marche faisait de la Chine le cinquième pays capable de positionner des satellites en orbite. Quarante-cinq ans plus tard, avec près de 140 satellites chinois qui fonctionnent de manière stable, la Chine se place en seconde position, juste derrière les Etats-Unis. Beidou, le système de navigation chinois internationalement reconnu, est aujourd’hui le troisième plus utilisé dans le monde, derrière le système GPS et le Glonass russe.

La Chine dispose aujourd’hui d’une famille complète de lanceurs (les lanceurs « Longue Marche »), et a mis sur pied des programmes couvrant l’ensemble de l’activité spatiale : satellites de télécommunications, météorologiques, scientifiques, de navigation, ou satellites de reconnaissance militaire. Une réussite qui s’est affichée en novembre 2015, lors de l’exposition « Satellite » à Pékin, au cours de laquelle ont été présentés plus de 6 000 nouveaux produits et projets académiques.

Une innovation portée par le partenariat public - privé

Si l’innovation technologique en matière de satellites est aussi dynamique en Chine, c’est en grande partie parce qu’elle sert les intérêts économiques de nombreuses grandes entreprises nationales. La volonté du gouvernement, qui détient les deux grands géants du secteur (la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) et la China Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC)) rejoint donc en grande partie celle des sociétés privées chinoises. L’innovation est donc portée par de nombreux projets communs au croisement des sphères académique et industrielle, et les dispositifs sont généralement co-conçus par les entreprises et les laboratoires d’universités.

Selon Tian Yulong, ingénieur en chef au Bureau de Défense National pour la Science et l’Industrie, les satellites sont largement utilisés pour soutenir l’économie chinoise. Une affirmation qui ne se vérifie pas uniquement dans le domaine des télécommunications, même si ce secteur reste évidemment le plus dépendant des technologies satellites (on compte par exemple en Chine plus de 30 millions d’utilisateurs de diffusion TV par satellite). Ces dernières se révèlent également utiles dans divers autres domaines, tels que la protection de l’environnement, la prévention des catastrophes industrielles, la télédétection, ou encore l’élaboration de modèles prédictifs.

De nombreux programmes impliquant des satellites ont donc été considérés comme prioritaires dans le prochain plan quinquennal, un signal fort du gouvernement chinois aux acteurs industriel du secteur spatial.

Les satellites scientifiques de plus en plus nombreux

La recrudescence des problématiques environnementales et écologiques en Chine encourage les acteurs gouvernementaux et industriels à développer de concert de nouveaux systèmes de satellites d’observation sur tout le territoire. Sur terre, les micro-satellites DMC (Disaster Monitoring Constellation) développés sous maitrise d’œuvre du constructeur anglais Surrey Satellite Technology assurent une couverture optique permanente destinée à la prévention et au suivi des catastrophes naturelles. En mer, plusieurs satellites Haiyang lancés par le Bureau d’État Maritime national surveillent à l’aide de technologies de pointe (altimètres, scatéromètres, imageurs fonctionnant en micro-ondes) l’évolution des marées et des écosystèmes côtiers.

Dans le cadre du 12ème plan quinquennal l’Académie chinoise des sciences prévoit le développement de cinq missions scientifiques d’observation dans l’espace, qui seront prolongées dans le 13e plan quinquennal. En novembre dernier, le satellite « Dark Matter Particules Explorer » (Dampe), développé par l’Académie des Sciences de Chine, la CAS, a été lancé depuis le centre de lancement de Jiuquan, dans la province du Gansu au nord-ouest de la Chine. « Dampe » est doté du plus large spectre d’observation et de la meilleure résolution développés jusqu’à aujourd’hui dans le monde pour détecter la matière noire. Enfin, de nombreux projets à venir illustrent le dynamisme du secteur spatial chinois, à l’image du futur satellite QUESS, testant l’utilisation de la mécanique quantique dans le domaine des télécommunications, dont le lancement est programmé pour 2016.

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/DAMPE
http://www.acsiel.fr/iso_upload/China_recherche_technologie_industrie_spatiale.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_spatial_de_la_Chine#Les_satellites_d.27application

Rédacteur

Amélie Guiot-Zimmermann : amelie.guiot-zimmermann[a]diplomatie.gouv.fr