Déploiement massif des vélos libre-service connectés et sans bornes d’attache
Actualité
Chine
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Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
31 mars 2017
Le partage de vélos s’est développé il y a plusieurs années dans de nombreux centres urbains à travers le monde. Cependant, le concept connait depuis quelques mois un nouvel essor, avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur le secteur qui mettent à profit la technologie mobile pour déverrouiller les vélos, les localiser et s’affranchir de bornes d’attache.
En 1980, 63% des déplacements domicile-travail en Chine étaient effectués en vélo. En 2016, la proportion s’était réduite à 12% seulement. Les nouveaux acteurs du vélo en libre-service espèrent redonner une place importante au deux-roues dans les villes chinoises. Ce service n’est pas voué à remplacer l’offre de transports en commun mais à le compléter en offrant une solution pour le « dernier kilomètre », permettant d’accéder plus facilement à certains lieux plus éloignés d’une station de métro ou d’un arrêt de bus. Le fonctionnement, basé sur une application mobile associée à la technologie GPS, permet de localiser les vélos à proximité. Toujours par le biais de l’application, l’utilisateur peut ensuite scanner le code QR de son vélo qui est alors automatiquement déverrouillé.
Deux principaux acteurs ont pris d’assaut le marché chinois : Ofo et Mobike. Lancés respectivement en septembre 2015 et en janvier 2016, tous deux ont mobilisé d’importants financements auprès d’investisseurs tels que Xiaomi, Didi Chuxing, Tencent, Sequoia Capital ou encore Temasek. Les deux start-up facturent environ 10 à 15 centimes d’euro par demi-heure pour l’utilisation de leurs services, et sont actuellement valorisées à près d’un milliard d’euros chacune.
Les services de vélos partagés, connectés et sans bornes d’attache s’adaptent particulièrement bien quelle que soit la taille de la communauté d’utilisateurs, puisqu’il n’est pas nécessaire de réaliser de lourds investissements pour que le système soit mis en place dans une ville. Cependant, la mise en œuvre de tels dispositifs se heurte à un certain nombre de limites et contraintes. Les coûts de maintenance sont réduits car ils ne nécessitent pas de stations fixes, mais il faut tout de même effectuer l’entretien des vélos et les déplacer pour les disposer aux endroits les plus prisés par les utilisateurs. A ces endroits, un nombre toujours plus grand de vélos en libre-service envahissent les trottoirs, mais aussi les résidences privées. Les principaux acteurs du secteur cherchent actuellement des solutions, en lien avec les autorités locales, pour réglementer le stationnement des vélos. De plus, les dégradations induisent des coûts supplémentaires pour les sociétés de partage de vélos. Au global, celles-ci ne sont pour l’instant pas encore rentables. En outre, le stockage et l’utilisation des données récoltées pose question puisque tous les déplacements des usagers de vélos connectés sont enregistrés via l’application.
Le 21 mars 2017, Mobike a lancé son service à Singapour, premier pas hors de Chine pour la marque, déjà présente dans 33 villes chinoises. Son objectif est de déployer son offre dans 100 villes à travers le monde d’ici la fin de l’année 2017. Le service proposé par Ofo est lui présent à ce jour à Singapour, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Des solutions similaires commencent aussi à voir le jour hors de Chine, et notamment aux Etats-Unis où des entreprises telles que Bluegogo ou Limebike cherchent à se faire une place, bien que le marché soit plus réglementé qu’en Chine.
Sources
http://technode.com/2017/03/21/ofo-northern-china-style-mobike-southern-china-style/
En savoir plus
https://www.techinasia.com/mobike-singapore
http://technode.com/2017/03/21/mobike-singapore-ofo/
Rédacteur
Florent ANON : florent.anon[a]diplomatie.gouv.fr