Suivi non invasif de la concentration d’un médicament

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Canada | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil | Médecine individualisée
26 août 2016

Des chercheurs de l’université de Colombie-Britannique (UBC) et de l’Institut Paul Scherrer en Suisse ont créé un système de micro-aiguilles pour le suivi pharmaceutique qui pourrait remplacer les prélèvements sanguins, invasifs et coûteux, et améliorer le confort des patients.

Le nouveau système se compose d’un patch qui est pressé contre le bras du patient pour la durée du traitement et qui mesure le taux de médicament dans le sang, sans douleur et sans prélever de sang. Les minuscules aiguilles, moins d’un demi-millimètre long, ressemblent à des cônes creux qui ne percent pas la peau comme le font les aiguilles hypodermiques standards.

« De nombreux groupes font des recherches sur la technologie de micro-aiguilles pour des vaccins indolores et pour l’administration de médicaments, » a déclaré le chercheur Sahan Ranamukhaarachchi, doctorant à UBC, qui a développé cette technologie lors d’un échange de recherche à l’Institut Paul Scherrer. « Les utiliser pour le suivi pharmaceutique est une idée nouvelle ».

Les micro-aiguilles sont conçues pour percer la couche externe de la peau, qui agit comme un bouclier protecteur, mais pas les couches de l’épiderme et du derme, qui hébergent les nerfs, les vaisseaux sanguins et les cellules immunitaires actives.

Les micro-aiguilles créées par M. Ranamukhaarachchi et ses collègues ont été développées pour surveiller la vancomycine, antibiotique utilisé pour traiter des infections graves et administré par voie intraveineuse. Les patients prenant cet antibiotique subissent trois à quatre prises de sang par jour et doivent être étroitement surveillés en raison de ses effets secondaires toxiques et potentiellement mortels.

Les chercheurs ont découvert qu’ils pouvaient utiliser le fluide situé juste en dessous de la couche externe de la peau, au lieu du sang, pour surveiller le niveau de vancomycine dans le sang. Les micro-aiguilles recueillent un tout petit volume de ce fluide, moins d’un millionième de millilitre, et une réaction se produit à l’intérieur de ces micro-aiguilles que les chercheurs peuvent observer grâce à un capteur optique. Cette technique permet aux chercheurs de déterminer rapidement et facilement la concentration de vancomycine.

« Ceci est probablement l’un des plus petits volumes jamais utilisé pour une analyse médicale pertinente », précise le Dr. Urs Hafeli, professeur agrégé à la faculté des sciences pharmaceutiques de UBC.

« La combinaison du savoir-faire de UBC et de l’Institut Paul Scherrer, réunissant micro-aiguilles, micro-fluide, optique et biotechnologie, nous a permis de créer un seul dispositif capable à la fois de recueillir du fluide et de l’analyser », indique le Dr. Victor Cadarso, chercheur à l’Institut Paul Scherrer.

Pour en savoir plus :
Article original : Ranamukhaarachchi Sahan A., Celestino Padeste, Matthias Dübner, Urs O. Häfeli, Boris Stoeber and Victor J. Cadarso. “Integrated hollow microneedle-optofluidic biosensor for therapeutic drug monitoring in sub-nanoliter volumes”, Scientific Reports.
DOI : 10.1038/srep29075
http://www.nature.com/articles/srep29075
Contact :Sahan Ranamukhaarachchi
Departments of Mechanical Engineering and Electrical and Computer Engineering, UBC, Vancouver, BC, Canada
sranamuk[a]ece.ubc.ca

Source :
Communiqué de presse du 25 Juillet 2016 de l’Université de Colombie Britannique –
http://news.ubc.ca/2016/07/25/scientists-develop-painless-and-inexpensive-microneedle-system-to-monitor-drugs/

Rédacteurs :
Anthony LAHAYE – Assistant de l’Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver ; Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr