Rapidité d’écoulement des eaux (pluie, fonte des neiges) dans les rivières
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Canada
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Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
26 février 2016
Environ un tiers de l’eau qui se trouve dans les rivières dans le monde est en fait de l’eau « jeune » composée de pluie et en provenance de la fonte des neiges qui se sont déversées dans les rivières sur les trois derniers mois.
Ces résultats ont donc des conséquences importantes pour l’étude de la pollution de l’eau et de la santé des écosystèmes, selon cette nouvelle étude publiée dans la revue Nature Geoscience .
« L’eau « jeune » dans les rivières est composée d’eau de pluie et de fonte de neige qui ont ruisselé dans le paysage et dans le lit de la rivière assez rapidement », explique le Prof. Scott Jasechko, au Département de géographie de l’Université de Calgary.
« Calculer combien de temps il faut pour que l’eau de la pluie et de la fonte des neiges se déplace dans les rivières est important, parce que cette information nous aide à prédire les niveaux de nutrition dans les rivières et le temps qu’un polluant mettra pour arriver en aval. »
Pour l’étude, le Prof. Jasechko a travaillé avec des collègues des universités de la Saskatchewan, de Suisse et de l’Alaska pour calculer l’âge de l’eau dans plus de 250 fleuves dans le monde.
Les chercheurs ont utilisé les « empreintes digitales » de l’eau - des isotopes de l’oxygène - que l’on trouve dans les molécules d’eau. Ces empreintes d’eau permettent aux scientifiques de suivre l’eau alors qu’elle se déplace autour du globe. En utilisant cette méthode, l’équipe de recherche a constaté que la majeure partie de l’eau des rivières mondiales est « jeune », ce qui signifie que la pluie et la neige ont coulé dans la rivière en moins de trois mois.
Les résultats montrent aussi que la plupart des zones peuvent déplacer assez rapidement les polluants tels que les pesticides dans des cours d’eau.
« Par conséquent, pour certains événements de pollution, il peut y avoir peu de temps pour détecter le polluant et se préparer à son arrivée en aval », explique le Prof. Jasechko. « Ceci est problématique étant donné que les deux tiers environ de l’eau que les humains utilisent proviennent des eaux de surface. »
L’équipe de recherche a également découvert que les paysages de type « plats » ont tendance à déplacer l’eau à un rythme plus rapide que les paysages abruptes. En général, ces paysages plus plats peuvent générer un débit d’eau plus jeune parce que le substratum rocheux sous-jacent est moins fracturé que dans des endroits plus raides. Il peut être donc plus difficile pour l’eau de s’infiltrer dans le sol ,cette eau va donc ruisseler en surface plus rapidement vers le lit de la rivière.
Le Prof. Jasechko précise également que, « ces résultats peuvent aussi être utilisés pour aider les planificateurs urbains et agricoles à mieux évaluer leurs pratiques et améliorer la qualité de l’eau dans les rivières et les lacs en aval. »
Pour en savoir plus :
Article original : Jasechko S., J. W. Kirchner, J. M. Welker and J. J. McDonnell 2016,“ Substantial proportion of global streamflow less than three months old”, Nature Geoscience 9, 126–129(2016) - doi:10.1038/ngeo2636
http://www.nature.com/ngeo/journal/v9/n2/full/ngeo2636.html
Contact :
Prof. Scott Jasechko
Department of Geography
University of Calgary
Email : sjasechk chez ucalgary.ca
Source :
Communiqué de presse du 19 janvier 2016 de l’Université de Calgary –
http://www.ucalgary.ca/utoday/issue/2016-01-19/water-fingerprints-show-how-quickly-rain-and-snowmelt-flow-rivers
Rédacteur :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr