Première étude à cartographier les eaux souterraines de la Terre

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Canada | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
10 décembre 2015

Un groupe international d’hydrologues a produit la première estimation de l’eau souterraine fondée sur les données de l’approvisionnement total de la Terre et permet d’estimer et d’analyser son appauvrissement.

Les eaux souterraines sont parmi les ressources naturelles les plus précieuses et les plus exploitées de la planète.

Pour la première fois depuis le calcul du volume global des eaux souterraines estimé dans les années 1970, un groupe international d’hydrologues a produit la première estimation fondée sur les données de l’approvisionnement total de la Terre de l’eau souterraine. L’étude, dirigée par le Dr Tom Gleeson de l’Université de Victoria avec des co-auteurs de l’Université du Texas à Austin, l’Université de Calgary et l’Université de Göttingen, a été publiée dans la revue Nature Geoscience.

La plus grande partie de l’étude représente l’histoire « moderne » de la nappe phréatique. Le rapport montre que moins de six pour cent des eaux souterraines dans les deux kilomètres supérieurs de la masse de la Terre est renouvelable dans la durée de vie humaine.

« On l’ignorait jusque-là », explique le Prof. Gleeson. « Nous savons déjà que les niveaux d’eau dans de nombreux aquifères sont en baisse. Nous utilisons nos ressources en eaux souterraines trop rapidement cependant pour qu’elles se renouvellent ».

« Avec la demande mondiale croissante pour l’eau, surtout dans la perspective du changement climatique, cette étude fournit des informations importantes pour les gestionnaires de l’eau et de l’élaboration des politiques ainsi que pour les chercheurs de domaines tels que l’hydrologie, les sciences de l’atmosphère, la géochimie et l’océanographie afin de mieux gérer les ressources en eaux souterraines de façon durable ».

Utilisant plusieurs bases de données (y compris les données de près d’un million de bassins versants), et plus de 40.000 modèles d’eaux souterraines, l’étude estime un volume total de près de 23 millions de kilomètres cubes d’eau souterraine dont 0,35 millions de kilomètres cubes a moins de 50 ans.

Certains des plus grands gisements se trouvent dans le bassin de l’Amazone, le Congo, l’Indonésie, et dans le Nord et l’Amérique centrale longeant les Rocheuses et la Cordillère occidentale à la pointe de l’Amérique du Sud.

La prochaine étape pour avoir une image complète de la rapidité avec laquelle nous appauvrissons les eaux souterraines anciennes et récentes sera d’analyser les volumes d’eau souterraine en relation avec la quantité utilisée.

Une étude précédente publiée dans la revue Nature par le prof. Gleeson en 2012 et qui a finalement conduit à cette étude de l’eau souterraine moderne, a permis de cartographier les points chauds mondiaux de stress des eaux souterraines, les taux de précipitations par rapport aux taux d’utilisation par pompage, principalement pour l’agriculture. Certains de ces points chauds sont le nord de l’Inde et du Pakistan, le nord de la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, et des parties des États-Unis et le Mexique.

« Puisque nous savons maintenant combien l’eau souterraine est en voie d’épuisement et quelle est sa quantité, nous allons être en mesure d’estimer combien de temps il reste jusqu’à ce que nous en manquions, » explique le Prof. Gleeson. Pour ce faire, il dirigera une autre étude utilisant un modèle global.

Pour en savoir plus :
Article original : Gleeson T., K. M. Befus, S. Jasechko, E. Luijendijk and M. Bayani Cardenas 2015, “The global volume and distribution of modern groundwater”, Nature Geoscience doi:10.1038/ngeo2590
http://www.nature.com/ngeo/journal/vaop/ncurrent/full/ngeo2590.html

Contact :
Dr. Tom Gleeson
Assistant Professor
Engineering Office Wing, Room 341
Tel : 250-853-3934
tgleeson chez uvic.ca

Source :
Communiqué de presse du 16 novembre 2015 de l’Université de Victoria –
http://communications.uvic.ca/releases/release.php?display=release&id=1501

Rédacteur :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr