Prédiction des symptômes post-commotionnels chez l’enfant

Partager
Canada

Actualité
Canada | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
31 mars 2016

Une étude récente fondée sur la plus vaste cohorte prospective d’enfants atteints de commotion cérébrale dans le monde, publiée dans la revue Journal of the American Medical Association, fait la démonstration d’un indice de prédiction clinique validé grâce auquel les fournisseurs de soins de santé et les chercheurs pourront prédire la durée des symptômes de la commotion cérébrale chez l’enfant.

« Pour la première fois, tant les cliniciens que les chercheurs peuvent déterminer le niveau de risque de voir des symptômes post-commotionnels durables chez un enfant, affirme le Dr Roger Zemek, auteur principal de l’étude, scientifique au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) et professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Chaque commotion est unique, tout comme l’est chaque enfant. Il est important d’avoir des attentes réalistes quant à la vitesse de récupération ».

Les commotions cérébrales constituent un grave problème de santé publique puisque les enfants et les adolescents constituent le groupe d’âge chez qui la prévalence de ce traumatisme est la plus élevée. En effet, le tiers d’entre eux souffrent de symptômes physiques (p. ex. maux de tête ou vertiges), cognitifs (p. ex. problèmes de concentration, confusion ou désorientation), émotionnels ou comportementaux pouvant durer au-delà d’un mois. Parmi les conséquences possibles de ces symptômes persistants appelés « syndrome post-commotionnel », on dénombre l’absentéisme scolaire, l’humeur dépressive, l’interruption des activités sportives et sociales et la diminution de la qualité de vie.

Cette étude des 5 « P » (prédire et prévenir les problèmes post-commotionnels pédiatriques) a été menée par le CHEO auprès de 3 000 enfants en collaboration avec neuf départements de pédiatrie d’urgence dans tout le Canada. Tous les participants, âgés de 5 à 18 ans, ont été évalués au cours des quarante-huit heures suivant leur blessure à la tête. La plupart des patients l’ont été trois heures seulement après l’incident.

Des experts du Canada et des États-Unis ont développé une échelle de risque qui, appliquée aux enfants dans les quarante-huit heures après un traumatisme crânien, s’est avérée un outil beaucoup plus efficace pour prédire un syndrome post-commotionnel que le diagnostic posé par le médecin de l’enfant. Le score obtenu comprend neuf variables cliniques procurant des informations démographiques et historiques, des données sur les symptômes initiaux et les troubles cognitifs et un examen physique.

L’étude des 5 P a été très révélatrice. Elle a révélé qu’en dépit du fait que les garçons sont plus nombreux à subir des commotions cérébrales, les filles sont deux fois plus susceptibles de ressentir des symptômes perdurant plus d’un mois. On a également découvert que les enfants de huit ans et plus et les adolescents risquaient davantage de souffrir du syndrome post-commotionnel que les enfants de moins de huit ans.

« Le fait de prédire le risque de syndrome post-commotionnel nous aide à effectuer un suivi plus efficace. Ainsi, les patients à risque élevé pourraient être vus en priorité par un spécialiste des commotions cérébrales, contrairement aux patients à faible risque, qui pourraient se passer de l’avis d’un spécialiste, selon le Dr Zemek. Cette étude est déterminante pour le traitement des commotions cérébrales à venir puisque les chercheurs sont désormais en mesure de cibler les enfants à haut risque qui bénéficieraient d’une intervention visant à prévenir le syndrome post-commotionnel. »

Les sites de prévention du syndrome post-commotionnel regroupent le Centre hospitalier des enfants de l’est de l’Ontario, l’hôpital pour enfants Stollery, l’institut de recherche de l’hôpital pour enfants de l’Alberta, l’hôpital pour enfants de Winnipeg, le Sick Kids Hospital, l’hôpital pour enfants Western Ontario, le CHU Sainte-Justine, l’Hôpital de Montréal pour enfants et le Centre des sciences de la santé IWK.
L’étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation Neurotrauma de l’Ontario.

Pour en savoir plus :
Journal of the American Medical Association - 8 mars 2016- JAMA. 2016 ;315(10):1014-1025. Clinical Risk Score for Persistent Postconcussion Symptoms Among Children With Acute Concussion in the ED
doi:10.1001/jama.2016.1203- http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2499274

Source :
Communiqué de presse de l’université d’Ottawa du 8 mars 2016- http://medias.uottawa.ca/nouvelles/predire-symptomes-post-commotionnels-lenfant
Contacts
Adrienne Vienneau- Institut de recherche du CHEO
Bur. : 613-737-7600 poste 4144
Cell. : 613-513-8437
avienneau chez cheo.on.ca
Danika Gagnon- Université d’Ottawa
Cell. : 613-863-7221
danika.gagnon chez uOttawa.ca

Relayé par : Armelle Chataigner-Guidez, Assistante du Conseiller pour la Science & la Technologie, Ambassade de France au Canada- armelle.chataigner-guidez[a]diplomatie.gouv.fr