Bloquer un gène pour diminuer le gras

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Canada | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
10 août 2015

Dans une étude publiée dans le New England Journal of Medecine, une équipe de l’Université de Montréal (Québec) montre que le blocage du gène contrôlant la protéine apoC-III pourrait contribuer à diminuer la concentration de triglycérides dans le sang de manière importante

En bloquant l’expression d’un gène chez des patients, une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal a contribué à démontrer que la concentration de triglycérides dans le sang diminue de manière importante et ce, dans différentes formes d’hypertriglycéridémies sévères, peu importe les valeurs de base et le traitement habituellement reçu par le patient. Le gène en question contrôle la protéine apoC-III.

« Notre étude suggère qu’une protéine, l’apoC-III, joue un rôle clé dans la gestion des triglycérides. Les triglycérides, comme le cholestérol, font partie de la classe des lipides. Les triglycérides proviennent des graisses apportées par notre alimentation ou produites par notre organisme. Selon la cause, l’accumulation de triglycérides dans le sang est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de pancréatite ou d’autres complications, explique Dr Daniel Gaudet, chercheur principal de l’étude. Nos conclusions sont en effet fort prometteuses pour prévenir le risque associé à l’accumulation de gras dans le sang. » La recherche a été publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medecine .

Bien qu’il existe des formes génétiques rares d’accumulation de triglycérides pour lesquelles peu de traitements efficaces existent, l’hypertriglycéridémie est le plus souvent associée à des problèmes de santé fréquents, comme l’obésité ou le diabète. En décembre dernier, la même équipe a démontré que bloquer l’expression du gène codant pour l’apoC-III permet d’abaisser de manière importante la triglycéridémie de personnes atteintes d’une forme rare et extrême d’hypertriglycéridémie, ouvrant la porte à l’identification de mécanismes insoupçonnés de gestion de gras dans le sang.

Les deux études ont été publiées dans le New England Journal of Medicine}}} et sont le fruit d’une étroite collaboration entre des chercheurs du Centre de recherche clinique et translationnelle (CRCT) ECOGENE-21– rattachés au Centre de médecine génique communautaire (CMGC) et au Département de médecine de l’Université de Montréal au Saguenay – et ISIS Pharmaceuticals, une entreprise basée à Carlsbad en Californie et spécialisée dans le développement de médicaments interférant spécifiquement avec l’expression de gènes ciblés.
Les résultats mettent en évidence l’importante contribution de l’apoC-III aux mécanismes complexes par lesquels notre corps gère les gras dans le sang. « Le décodage de ces mécanismes ouvre la porte à des interventions précises et individualisées pour prévenir le risque résiduel associé à différentes causes d’hypertriglycéridémie sévère, souligne Dr Gaudet. Les résultats de ces études permettent de plus d’accélérer les recherches visant à mieux comprendre et agir sur la trajectoire de risque associée à différentes formes d’hypertriglycéridémie sévères. »

En savoir plus :

New England Journal of Medicine : “Antisense Inhibition of Apolipoprotein C-III in Patients with Hypertriglyceridemia”
http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1400283
N Engl J Med 2015 ; 373:438-447July 30, 2015DOI : 10.1056/NEJMoa1400283

Source :

Nouvelles de l’université de Montréal du 30 juillet 2015 :
https://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-de-la-sante/20150730-bloquer-un-gene-pour-diminuer-le-gras.html

Rédacteur :

William Raillant-Clark, attaché de presse à l’international, Université de Montréal, w.raillant-clark[a]umontreal.ca

Relayé par : Pauline Bryère, chargée de mission scientifique à Montréal, pauline.bryere[a]diplomatie.gouv.fr