Le ver de terre, menace pour les milieux naturels québécois ?

Partager
Canada

Actualité
Canada | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
3 février 2016

Les vers de terre, introduits d’Europe en Amérique du Nord, ont commencé à altérer la composition végétale des érablières du Québec.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les vers de terre pourraient constituer une menace pour les milieux naturels québécois. En effet, la présence de ces invertébrés dans les érablières est associée à une réduction de l’abondance de certaines espèces d’arbres et de plantes dans les sous-bois, révèle une étude publiée dans un récent numéro de Forest Ecology and Management}}} par Line Lapointe, du Département de biologie de l’Université Laval, et par Mélanie Drouin et Robert Bradley, de l’Université de Sherbrooke.

« Les vers de terre sont très bénéfiques en agriculture, mais la situation est bien différente en milieu forestier. Il est temps qu’une réflexion s’amorce sur cette question parce que les vers ont commencé à modifier l’abondance des espèces végétales dans les érablières et que ceci pourrait conduire à des changements durables », estime la professeure Lapointe.

La chercheuse rappelle que les vers indigènes n’auraient pas survécu aux dernières glaciations. Ceux que l’on trouve dans les gazons, les jardins et les champs agricoles, tout comme ceux qu’on élève pour la pêche, appartiennent à des espèces qui ont été apportées ici, volontairement ou non, par les colons européens. Leur répartition géographique est étroitement liée aux activités humaines.

La professeure Lapointe et ses collègues ont visité 40 parcelles situées dans 5 érablières des Cantons de l’Est et ils ont relevé la présence de vers de terre dans la moitié des sites. Leurs analyses montrent que l’abondance des vers de terre affecte l’abondance et la diversité des espèces de sous-bois. Ainsi, les jeunes pousses d’érable de Pennsylvanie, d’érable rouge, de hêtre à grandes feuilles et de deux espèces de fougères se font plus rares à mesure que l’abondance des vers de terre augmente. À l’inverse, la présence des vers semble favoriser les frênes et les graminées.

« L’explication la plus probable est que les vers consomment la matière organique contenue dans la litière, avance Line Lapointe. Il en résulte un sol qui retient moins bien l’humidité, ce qui nuit à la germination des graines et à la survie des plantules de certaines espèces. De plus, les vers peuvent entraîner les petites graines en profondeur où il n’y a pas assez de lumière pour assurer leur germination. Ils peuvent aussi déraciner accidentellement les plantules et causer leur mort par dessiccation. »

La situation n’est pas dramatique, mais il est temps qu’on s’en préoccupe, estime la chercheuse. « Les vers ont commencé à changer la composition végétale des érablières et, si rien n’est fait, ces changements pourraient s’accentuer et s’étendre à d’autres milieux forestiers. Par ailleurs, la plupart des espèces végétales menacées ou vulnérables se retrouvent dans les forêts du sud du Québec. Les vers pourraient compliquer leur conservation. »

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les vers de terre pourraient constituer une menace pour les milieux naturels québécois. En effet, la présence de ces invertébrés dans les érablières est associée à une réduction de l’abondance de certaines espèces d’arbres et de plantes dans les sous-bois, révèle une étude publiée dans un récent numéro de Forest Ecology and Management par Line Lapointe, du Département de biologie de l’Université Laval, et par Mélanie Drouin et Robert Bradley, de l’Université de Sherbrooke.

« Les vers de terre sont très bénéfiques en agriculture, mais la situation est bien différente en milieu forestier. Il est temps qu’une réflexion s’amorce sur cette question parce que les vers ont commencé à modifier l’abondance des espèces végétales dans les érablières et que ceci pourrait conduire à des changements durables », estime la professeure Lapointe.

La chercheuse rappelle que les vers indigènes n’auraient pas survécu aux dernières glaciations. Ceux que l’on trouve dans les gazons, les jardins et les champs agricoles, tout comme ceux qu’on élève pour la pêche, appartiennent à des espèces qui ont été apportées ici, volontairement ou non, par les colons européens. Leur répartition géographique est étroitement liée aux activités humaines.

La professeure Lapointe et ses collègues ont visité 40 parcelles situées dans 5 érablières des Cantons de l’Est et ils ont relevé la présence de vers de terre dans la moitié des sites. Leurs analyses montrent que l’abondance des vers de terre affecte l’abondance et la diversité des espèces de sous-bois. Ainsi, les jeunes pousses d’érable de Pennsylvanie, d’érable rouge, de hêtre à grandes feuilles et de deux espèces de fougères se font plus rares à mesure que l’abondance des vers de terre augmente. À l’inverse, la présence des vers semble favoriser les frênes et les graminées.

« L’explication la plus probable est que les vers consomment la matière organique contenue dans la litière, avance Line Lapointe. Il en résulte un sol qui retient moins bien l’humidité, ce qui nuit à la germination des graines et à la survie des plantules de certaines espèces. De plus, les vers peuvent entraîner les petites graines en profondeur où il n’y a pas assez de lumière pour assurer leur germination. Ils peuvent aussi déraciner accidentellement les plantules et causer leur mort par dessiccation. »

La situation n’est pas dramatique, mais il est temps qu’on s’en préoccupe, estime la chercheuse. « Les vers ont commencé à changer la composition végétale des érablières et, si rien n’est fait, ces changements pourraient s’accentuer et s’étendre à d’autres milieux forestiers. Par ailleurs, la plupart des espèces végétales menacées ou vulnérables se retrouvent dans les forêts du sud du Québec. Les vers pourraient compliquer leur conservation. »

Source :
Le Fil, Université Laval, 28 janvier 2016- http://www.lefil.ulaval.ca/articles/ver-terre-menace-ecologique-38157.html

Rédacteur :
Jean Hamann, Université Laval, fil chez dc.ulaval.ca
Relayé par : Pauline Bryère, chargée de mission scientifique, pauline.bryere chez diplomatie.gouv.fr