Le Canada adopte une feuille de route pour la science ouverte

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Brève
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10 mars 2020

Le bureau de la Conseillère scientifique en chef du Canada Mona Nemer a publié le 26 février dernier une feuille de route pour la science ouverte au Canada. Le document s’inscrit dans la continuité du Plan d’action national du Canada pour un gouvernement ouvert (2018-2020), et fait suite aux travaux de Mona Nemer sur le modèle de politique sur l’intégrité scientifique (2018).

La science ouverte (« open science »), qui consiste dans la diffusion et la libre accessibilité aux publications, résultats et données de la recherche scientifique, y est présentée comme un objectif à atteindre d’ici 2023.

Pour parvenir à une « science canadienne accessible à tous », la Conseillère scientifique en chef propose une série de 10 recommandations qui visent spécifiquement les recherches financées par les organismes et ministères fédéraux.

Fondée sur des principes tels que la collaboration, la transparence et l’inclusivité, la feuille de route propose un calendrier de mise en œuvre de la politique de science ouverte :

  • Mettre en place d’ici juin 2020 des consultations intra-ministérielles, dirigées par les chercheurs fédéraux, afin de cerner les avantages et difficultés de l’approche de science ouverte.
  • Établir sur la base de ces consultations des plans d’action ministériels d’ici octobre 2020. Ceux-ci devront progressivement ouvrir les résultats de la recherche scientifique et prévoir des mesures adaptées pour les données déjà existantes.
  • Les articles scientifiques issus de la recherche fédérale examinés par les pairs devront ainsi être rendus libres d’accès d’ici janvier 2022, les publications scientifiques d’ici janvier 2023.
  • Le gouvernement disposera ensuite de deux années à compter de janvier 2023 pour rendre les données et recherches scientifiques « faciles à trouver, accessibles, interopérables, réutilisables » (principe FAIR).

La feuille de route prévoit par ailleurs l’élaboration d’un cadre juridique pour les publications qui, « pour une raison valable », devraient rester confidentielles.

Sur le plan opérationnel, la Conseillère scientifique en chef recommande la mise en place d’un mécanisme de mesure du rendement des plans d’actions, ainsi que la nomination d’un dirigeant principal à la gestion des données scientifiques d’ici juin 2020. Ce dernier assurera la coordination des travaux de mise en œuvre de la feuille de route.
La supervision globale sera confiée à un comité directeur de haut niveau sur la science ouverte, dont le mandat et les attributions seront également fixés d’ici juin 2020.

Enfin, Mona Nemer conclut ses recommandations en rappelant la nécessité que la stratégie demeure dynamique, afin de s’adapter aux évolutions que la science ouverte pourrait connaitre au Canada comme à l’international.

Avec cette feuille de route, le gouvernement canadien répond aux engagements internationaux pris au titre du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) dont il est membre depuis 2012.

Sources :
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid39205/science-ouverte.html
http://science.gc.ca/eic/site/063.nsf/fra/h_97992.html
https://www.canada.ca/fr/innovation-sciences-developpement-economique/nouvelles/2020/02/feuille-de-route-pour-la-science-ouverte-visant-a-reduire-les-obstacles-et-a-accelerer-les-decouvertes.html
Dépêche AEF

Rédactrice : Amélie Duhoux, assistante scientifique et universitaire, Ambassade de France au Canada