L’économie met en danger d’extinction les grands animaux marins

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Canada | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
30 juin 2016

Les recherches menées par l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique et le Colby College, dans le Maine, montrent que les grands animaux marins sont en danger d’extinction en raison de leur grande taille et de leur valeur sur le marché du luxe.

Dr. Loren McClenachan, co-auteur de l’article scientifique, souligne que « la taille de l’animal est à mettre en corrélation avec le risque d’extinction, car les espèces les plus grandes ont tendance à avoir un taux de reproduction plus faible et sont donc moins en mesure de remplacer les individus tués ». Une deuxième menace pèse avec les marchés du luxe qui s’intéressent à des animaux tels que les requins et les raies pour la valeur de leurs nageoires et branchies.

L’étude a identifié plus de 100 espèces marines et terrestres ciblées par le marché du luxe international. Les auteurs ont estimé la valeur de chaque espèce et ont mis en évidence la relation entre le danger d’extinction, la valeur et la taille du corps. Lorsque le prix de la partie du corps recherchée est réparti sur toute la carcasse, les auteurs constatent que les animaux marins sont aussi précieux que les animaux terrestres. « Les chasseurs ne tuent pas au kilogramme, ils tuent des individus, nous avons donc besoin de prêter attention à ces animaux de grande valeur », explique le Dr. McClenachan.

La protection des animaux terrestres est en grande partie déléguée aux pays dans lequel ils habitent, mais l’ampleur du territoire des espèces marines, englobant plusieurs frontières internationales, rend problématique l’adoption de lois universelles de protection.

Après avoir consulté les listes des espèces les plus menacées d’extinction, le Prof. Dulvy a constaté que « les animaux marins ont été regroupés au bas de la liste, après les plantes médicinales, les orchidées et les perroquets. Bien sûr, toutes ces plantes et animaux ont besoin de protection, mais regrouper les animaux marins à la fin signifie qu’ils sont de faible priorité ».

Cette étude a été publiée dans Current Biology .

Pour en savoir plus :
Article original : McClenachan L. , A. B. Cooper and N. K. Dulvy, “Rethinking Trade-Driven Extinction Risk in Marine and Terrestrial Megafauna”, Current Biology , Volume 26 , Issue 12 , 1640 - 1646
DOI : http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2016.05.026
http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822%2816%2930484-5
Contact :
Prof. Nick Dulvy
Biological Sciences, Simon Fraser University, Vancouver, BC, Canada
E-mail : dulvy[a]sfu.ca

Source :
Communiqué de presse du 10 Juin 2016 de l’Université Simon Fraser
http://www.sfu.ca/university-communications/media-releases/2016/economics-drive-the-extinction-of-large-marine-animals.html
Rédacteurs : Anthony LAHAYE – Assistant de l’Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver ; Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr