Influence de la physiologie maternelle par le sexe du foetus

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Canada | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
17 juin 2015

Une étude conduite par des chercheurs de l’Université de Calgary prouve que le sexe est un facteur important dans le développement du fœtus et dans les variations physiologiques que connaît la mère, notamment au niveau du stress perçu.

Des bios marqueurs de stress, accrus chez les femmes enceintes de fœtus féminins, pourraient être à l’origine de certains problèmes de santé.

Des chercheurs de l’Université de Calgary ont en effet clarifié le rôle joué par le sexe dans une part significative du développement du fœtus. Avec son équipe de recherche, le Docteur Gerald Giesbrecht a ainsi montré que les modèles de physiologie maternelle différaient en fonction de ce critère.

« Cette découverte est significative, car si nous savions depuis un certain temps que le développement fœtal était soumis à l’influence du stress maternel, c’est la première fois que nous montrons que le sexe du fœtus agit également sur la mère », résume Giesbrecht, professeur adjoint au département de pédiatrie à la Cumming School of Medicine ainsi qu’au département de psychologie de la Faculty of Arts. Giesbrecht est également l’un des principaux experts affiliés au Alberta Children’s Hospital Research Institute Owerko Centre, dédié au neuro-développement et à la santé mentale de l’enfant.

Une des plus grandes études de cohorte de type longitudinale du Canada

Cette étude est basée sur des échantillons de salive prélevés auprès de 295 femmes enceintes et en bonne santé, entre 2010 et 2012. Elles participent au programme APrON (Alberta Pregnancy Outcommees and Nutrition) qui, impliquant des centaines de femmes de Calgary et d’Edmonton, avec pour but d’analyser les relations entre les paramètres nutritifs de la mère pendant sa grossesse, sa santé mentale, et la santé et le développement de l’enfant.

Giesbrecht a démontré que les femmes porteuses d’un fœtus féminin présentaient des bio marqueurs de stress plus élevés, c’est-à-dire davantage de cortisol et d’alpha-amylase salivaire. Ces dernières sécrétions sont également liées à un poids plus réduit de l’enfant à la naissance. Ils apportent une nouvelle preuve selon laquelle le fœtus joue un rôle dans la régulation de sa propre croissance, par le biais de la physiologie maternelle.

« Nous pensons que ces résultats apportent une nouvelle approche sur la différence qui existe entre les sexes dans un panel de situations liées au stress, tel que les taux plus élevés de dépression chez les femmes, qui sont liés à une augmentation du cortisol et de l’alpha-amélyse salivaire », expose Giesbrecht.

Jusqu’à présent, ces variations avaient été interprétées en termes de vulnérabilité propre au sexe du patient. Les nouveaux résultats tendent à prouver que ces différences pathologiques pourraient provenir d’une inégalité d’exposition au stress in utero.
« Les chercheurs qui se penchent sur le développement infantile parlent souvent d’influence réciproque. Nous devons désormais réfléchir à la façon dont ces influences peuvent agir durant la grossesse, et en particulier à la façon dont le fœtus peut aider à influer sur le cours de son propre développement. »

Pour en savoir plus :
Giesbrecht G.F., T. Campbell, N. Letourneau, the APrON Study Team, “Sexually dimorphic adaptations in basal maternal stress physiology during pregnancy and implications for fetal development”, Published Online : March 15, 2015.
The Official Journal of Psychoneuroendocrinology
DOI : 10.1016/j.psyneuen.2015.03.013
http://www.psyneuen-journal.com/article/S0306-4530%2815%2900100-6/fulltext

Source :
Communiqué de presse du 12 mai 2015 de l’Université de Calgary – http://ucalgary.ca/utoday/issue/2015-05-12/new-findings-show-sex-fetus-influences-maternal-physiology

Contact :
Gerald F. Giesbrecht, University of Calgary, Paediatrics, 2888 Shaganappi Trail NW, Behavioural Research Unit B4-501, Calgary, AB, Canada T3B 6A8.
Tel. : +1 403 955 2793
ggiesbre[a].ucalgary.ca

Rédacteur(s)  :
Flora Souchard – Stagiaire ENS, Consulat général de France à Vancouver – flora.souchard[a]diplomatie.gouv.fr
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr

Cette recherche a été financée par Alberta Innovates Health Solutions, le Canadian Institutes of Health Research et Alberta Centre for Child, Family and Community Research.