Importance de la sonorité des prénoms dans les interactions sociales

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Canada | Sciences Humaines et sociales
30 juillet 2015

Une nouvelle étude, menée à l’Université de Calgary, révèle que la symbolique sonore joue un grand rôle dans notre perception d’autrui. Il s’agit des premières recherches explorant ces symboliques à partir de prénoms. Elles révèlent qu’en fonction de leurs sonorités, nous avons tendance à attribuer à certains noms certains traits de caractère.

En travaillant sur des douzaines de prénoms populaires, les chercheurs de l’Université de Calgary ont analysé quelles images mentales les gens formaient à partir d’une sonorité ronde ou dure.

« Nous avons distribué aux personnes participant à l’expérience deux silhouettes ; la première avait des formes rondes et pleines, la seconde présentait des angles plus aigus », explique David Sidhu, co-auteur de l’étude, doctorant au département de Psychologie de la Faculté des Arts. « Nous proposions un nom et demandions au participant de choisir la silhouette qui lui semblait le mieux correspondre à la sonorité entendue. »

« La moitié des prénoms présentaient des sonorités douces, comme Molly, l’autre des sonorités dures, comme Kate ou Kirk ». Le choix des silhouettes correspondait à la perception des sonorités. Par ailleurs, les personnes interrogées étaient promptes à penser que les prénoms Molly ou Leo convenaient à des personnes conciliantes et gentilles, alors que Kate et Kirk correspondaient à des personnes plus déterminées et sarcastiques.

L’étude explora de plus certaines différences de genres : les personnes interrogées se montraient plus enclines à associer les noms féminins aux formes rondes et les noms masculins aux silhouettes aux formes aiguës.

L’on sait depuis longtemps que les onomatopées telles « bouba » sont associées à des formes rondes, quand d’autres, tel « kiki », sont liées à des formes plus anguleuses. En étudiant ce même processus à partir de prénoms, ces recherches « déplacent le symbolisme sonore en dehors de ces onomatopées ou mots dépourvus de sens, pour découvrir des relations fondamentales entre les sons et leur sens », résume Penny Pexman, second auteur de l’étude et Professeur de Psychologie à la Faculté des Arts.

« Grâce à l’usage des prénoms, les gens tentent de réduire leur incertitude face à leur environnement », explique Pexman. « Quand nous savons que nous allons rencontrer quelqu’un s’appelant Bob, nous voulons gérer nos attentes en fonction de ce à quoi un certain Bob pourrait ressembler. En plus de songer aux autres Bob que nous pouvons connaître, nous nous servons de la sonorité du prénom pour nous aider à prévoir sa personnalité. Les conséquences sociales du choix du prénom nous intéressent donc vivement. »

« Il s’agit bien de la façon dont nous percevons les sons », résume Sidhu. « Un [b] semble plus doux en bouche qu’une sonorité en [k], et à cause de ce sentiment nous attribuons des qualités différentes à ces sons plus doux. »

Pour en savoir plus :
Sidhu D.M., P.M. Pexman, “What’s in a Name ? Sound Symbolism and Gender in First Names”, publié dans PLOS ONE, le 27 mai 2015.
DOI : 10.1371/journal.pone.0126809
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0126809#sec029

Contacts :
David Sidhu, Doctoral Student
Ph.D. Psychology Students
dsidhu[a]ucalgary.ca

Penny Pexman, Professor of Psychology
LRC Associate
pexman[a]ucalgary.ca
+1 (403) 220-6352
+1 (403) 220-5220

Source :
Communiqué de presse du 22 juillet 2015 de l’Université de Calgary –
https://arts.ucalgary.ca/lrc/news/whats-name-plenty-according-new-study-sound-symbolism

Rédacteur(s) :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr
Flora Souchard – Stagiaire ENS, Consulat général de France à Vancouver – flora.souchard[a]diplomatie.gouv.fr