Encourager l’accès des entreprises aux équipements de recherche universitaire

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Canada | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
25 janvier 2016

Un modèle innovant en université promet une rentabilisation des équipements de recherche universitaires grâce à un accès facilité pour les entreprises qui pourraient en tirer profit.

Des laboratoires de recherche scientifique de premier ordre de l’Université Carleton, à Ottawa, en Ontario s’attendent bientôt à davantage d’action. En effet, afin d’aider les entreprises locales à atteindre leurs objectifs de recherche, l’université prévoit d’ouvrir un temps de laboratoire au profit des entreprises locales. Des employés formés de Carleton feront fonctionner les équipements et établiront un rapport sur les résultats.

La meilleure partie ? Les entreprises gardent le contrôle sur la propriété intellectuelle et voient des résultats dans un cadre temporel qui assure des revenus. Le projet a un grand potentiel pour les entreprises industrielles de l’Est de l’Ontario qui cherchent à démarrer leur recherche.

Carleton appelle cela l’Initiative porte d’entrée et commence sérieusement ce mois. Mais certaines entreprises profitent déjà de l’occasion. Une microbrasserie locale, par exemple, conduit des expériences en ayant recours au Centre de spectrométrie de masse de Carleton - lieu qui utilise des dispositifs conçus pour identifier des composés dans un échantillon donné. D’autres entreprises locales de divers secteurs sont intéressées, indique Jeffrey Smirle, directeur des affaires à la Faculté des sciences de l’Université Carleton.
« Mon objectif principal est d’informer la communauté que Carleton est ouvert aux affaires, indique Smirle. Nous voulons être l’université où aller pour la résolution de problèmes industriels et aider les compagnies à achever leurs objectifs R&D. »

Le public cible de Carleton inclut les PME qui préfèreraient mener leurs projets à Ottawa afin d’économiser sur les coûts. Dans de nombreux cas, les PME ne sont pas qualifiées pour des subventions d’équipement- ou peuvent avoir des difficultés à en recevoir en raison du contexte difficile pour les financements.

L’apport de projets à Carleton permet non seulement un accès à une infrastructure de recherche coûteuse, mais permet aussi aux compagnies de travailler avec des experts dans divers disciplines. Dans certains cas, ces chercheurs sont des étudiants ou des chercheurs post-doc qui peuvent par la suite être embauchés par la compagnie lorsque celle-ci cherche à s’étendre.

La recherche peut ensuite aller plus loin par des crédits d’impôt et des subventions de projets, permettant aux entreprises de générer plus de recherche que les dollars dépensés ne laissent penser.
« Un des bénéfices pour l’industrie de travailler avec un partenaire universitaire est de permettre un effet de levier de son budget R&D avec un financement gouvernemental », précise Smirle. Des compagnies pourraient alors avoir accès à différentes agences de financement qui soutiennent les partenariats industrie-université tels que les Centres d’Excellence de l’Ontario, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) ou le Programme d’Aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC).

« Nous avons également une politique favorable aux entreprises. L’université ne prend pas le contrôle sur la propriété intellectuelle générée » ajoute Smirle. « Elle appartient aux chercheurs et à leurs collaborateurs. Cela rend les négociations sur la propriété intellectuelle beaucoup plus faciles avec les partenaires industriels car ils arrivent à un accord directement avec le chercheur ».

Pour Carleton, le bénéfice est de rentabiliser l’usage des équipements. L’usage a été étudié sur 2015 et une capacité raisonnable de collaboration a été déduite de ces statistiques.

La recherche fondamentale restera prioritaire pour le corps enseignant et les étudiants. Des partenaires industriels pourront tirer profit des temps morts, particulièrement avant ou après les heures de pointe. Les compagnies obtiendront des résultats dans un délai raisonnable, qui restera compétitif par rapport à d’autres institutions qui offriraient le même service.

« Il s’agit d’un projet important pour lequel nous espérons embaucher et financer des projets de R&D avec des compagnies locales. » indique Smirle. A en juger par le succès du Centre de spectrométrie de masse de l’université Carleton, l’initiative se révèle prometteuse en termes d’avantages économiques.

« Alors que le concept direct est relativement nouveau, les partenariats universitaires- industriels sont assez réguliers dans les universités à travers le pays », ajoute Smirle… « Nous essayons d’accroître nos collaborations par une démarche proactive envers la communauté d’affaires. D’habitude, c’est une compagnie qui approche un chercheur pour une collaboration ».

Le projet inclut pour l’instant huit centres mais l’objectif est de l’étendre à d’autres facultés par exemple Ingénierie & Design.

En plus du Centre de spectrométrie de masse, les compagnies peuvent tirer avantage de l’expertise dans les centres suivants : Centre de nano-imagerie, Centre pour la Science & la Technologie, Centre d’analyse quantitative et d’aide à la décision, Centre de Nanosciences, des surfaces & interfaces de capteurs, Centre de géochimie des isotopes et Centre de recherche de géochronologie, Centre de diffraction des rayons-X, Centre de cytométrie de flux, Centre de biotechnologie de Carleton, Groupe de Recherche sur le climat et l’environnement de Carleton.

Source :

Carleton University Research- Elizabeth Howell – 11 janvier 2016 http://research.carleton.ca/2016/companies-knocking-on-carletons-door/

Rédacteur :
Armelle Chataigner-Guidez, Assistante du Conseiller pour la Scienc e& la Technologie, Ambassade de France au Canada- armelle.chataigner-guidez[a]diplomatie.gouv.fr