Effets de l’acidification de l’eau sur la croissance des saumons roses

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Canada | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Agronomie et alimentation
14 juillet 2015

Une nouvelle étude, menée à l’Université de Colombie-Britannique (UBC), révèle que les saumons roses, naissant et grandissant dans des eaux douces dont le taux de dioxyde carbone est élevé, sont plus petits et moins adaptés à la survie

Les risques présentés par l’acidification des océans sur les espèces marines ont déjà été largement étudiés, mais l’impact de l’acidification des eaux douces reste encore mal connu. Cette étude est ainsi l’une des premières à examiner en quoi l’élévation du taux de dioxyde de carbone, dû au changement climatique, peut avoir des répercussions sur les poissons d’eau douce.

« La grande majorité des études menées jusqu’à présent concerne les océans, alors même que 40% des poissons vivent en eau douce. Nous avons à travailler sur la façon dont le dioxyde de carbone les affecte », soutient Colin Brauner, professeur au Département de Zoologie de UBC. « L’acidification a un impact sur la survie des saumons roses, et sur leur capacité à retourner dans leurs frayères, en eau douce, à la fin de leur parcours. »

Publiée dans Nature Climate Change, cette étude examine la réaction des jeunes saumons dans des eaux douces ou océaniques dont les taux d’acidité correspondent à ceux prévus dans 100 ans. Les chercheurs ont surveillé ces saumons pendant 10 semaines, depuis leur éclosion jusqu’à l’âge de leur migration vers l’océan.

Or, il apparait que ces saumons sont plus petits et que leur capacité à percevoir les odeurs, qui leur permet de retourner dans leur zone de frai à la fin de leur cycle de vie, mais également d’appréhender les dangers et d’y réagir, est réduite. Quand ils atteignent l’âge normal de la migration vers la mer, ces saumons révèlent une capacité d’absorption de l’oxygène moins élevée, ce qui est susceptible de nuire à leurs facultés de chasse, de fuite face aux prédateurs, et de migration.

« Comme l’accroissement des taux de dioxyde de carbone reste assez faible sur le plan chimique, nous ne nous attendons donc pas à des répercussions trop importante », affirme Michelle Ou, ancienne étudiante en master et principal auteur de l’étude. « Mais en réalité ces petits changement influent beaucoup sur la physiologie et le comportement de ces saumons en plein développement ».

En collaboration avec Colin Brauner, Michelle Ou consacra ses études au saumon rose, cette espèce étant la plus représentée sur la Côte Ouest, et ayant la plus grande importance économique et écologique. Les saumons roses sont plus petits que les autres saumons du Pacifique lorsqu’ils atteignent l’océan, et peuvent par conséquent être plus sensibles que les autres à l’acidification de l’eau. Des recherches supplémentaires devront être ensuite menées pour analyser l’impact de cette acidification sur toutes les espèces de saumon.

En savoir plus :
Ou M., T.J. Hamilton, J. Eom, E.M. Lyall, J. Gallup, A. Jiang, J. Lee, D.A. Close, S.-S. Yun, C. J. Brauner, “Responses of pink salmon to CO2-induced aquatic acidification”, publié en ligne le 29 juin 2015.
Nature Climate Change
Doi : 10.1038/nclimate2694
http://www.nature.com/nclimate/journal/vaop/ncurrent/full/nclimate2694.html

Contact :
Michelle Ou, Faculty of Sciences, UBC
Dr. Colin Brauner, Professor in Comparative Physiology, UBC
Email : brauner[a]zoology.ubc.ca
Office phone : 604-822-3372
Lab phone : 604-822-3378

Source :
Communiqué de presse du 29 juin 2015 de l’Université de Colombie-Britannique – http://news.ubc.ca/2015/06/29/freshwater-and-ocean-acidification-stunts-growth-of-developing-pink-salmon/

Rédacteur(s) :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr
Flora Souchard – Stagiaire ENS, Consulat général de France à Vancouver – flora.souchard[a]diplomatie.gouv.fr