Diversité des dinosaures au Japon

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Canada | Sciences Humaines et sociales
14 juillet 2015

Grâce à l’étude de coquilles d’œufs de dinosaures fossilisées dans la zone de Hyogo, au Japon, un doctorant de l’Université de Calgary apporte des informations nouvelles sur la diversité des animaux du Crétacé ayant peuplé cette région.

Si étroite soit-elle, une parcelle de 20 m² peut être le terrain de découvertes qui changent la donne de la recherche scientifique. Les fragments de coquille de dinosaures exhumés dans la préfecture de Hyogo ouvrent ainsi la voie à de nouveaux questionnements.

Kohei Tanaka, doctorant à la Faculté des Sciences de l’Université de Calgary, a analysé 90 fragments de coquilles d’œufs récemment exhumés de la zone de Kamitaki, dans la ville de Tamba. Les résultats furent surprenants : pas moins de 5 espèces différentes de dinosaures peuplaient cette région il y a quelques 110 millions d’années, au début de l’ère du Crétacé : des carnivores – les ancêtres des oiseaux – ainsi que des herbivores.

Cette étude a été menée conjointement par Kohei Tanaka, Darla Zelenitsky et Christopher DeBuhr de l’Université de Calgary, ainsi que par des chercheurs associés de l’University de Hyogo, du Musée de la Nature et des activités Humaines, à Hyogo, et de l’Alberta’s Royal Tyrrell Museum of Palaeontology.

Les os de dinosaures sont extrêmement rares au Japon, et les œufs le sont plus encore. « Il est très difficile d’y trouver des œufs à cause de la dureté de la pierre, qu’il faut briser manuellement, explique Zelentisky, professeur de géoscience et directeur de thèse de Tanaka. En Alberta, au contraire, les sédiments sont généralement mous et peuvent être aisément séparés de la coquille ». En outre, les couches de roche correspondant à l’ère des dinosaures sont limitées au Japon, les activités volcaniques et géologiques les ayant durcies et écrasées, ce qui rend les fossiles encore plus compliqués à découvrir. À ces difficultés s’ajoutent des paysages recouverts d’une végétation dense, qui dissimulent les roches susceptibles d’abriter des fossiles.

Si le nombre de découvertes a augmenté rapidement durant les dernières années, seulement vingt sites de fouilles ont ainsi été mis à jour depuis 1978 sur l’intégralité du territoire. Longeant une rivière, le site Kamitaki, où des os fossilisés de grenouilles, de dinosaures et de reptiles ont également été découverts, est désormais connu pour être le premier site de nidification de dinosaures mis au jour sur les îles japonaises.

Les chercheurs ont été alertés de l’intérêt que représente ce site grâce aux os découverts par un paléontologue amateur, en 2006. La zone retient des informations importantes pour les scientifiques : « Ces fragments de coquille peuvent nous dire beaucoup à propos de l’évolution, de la reproduction et de la biologie des dinosaures de la région », résume Tanaka, qui acheva l’examen des coquilles grâce à une analyse microscopique réalisée à l’université de Calgary.

L’analyse des coquilles permit à l’équipe d’identifier les cinq différents types de dinosaures concernés. « Cette découverte incitera les scientifiques à accorder plus d’attention aux coquilles, affirme Zelenitsky. On est facilement tenté de les ignorer, à cause de leur petite taille ; des coquilles, peut-être, auraient pu être trouvées, mais il se peut que les chercheurs ne les aient pas vues ou reconnues. » Et Tanaka d’ajouter : « La qualité des coquilles est exceptionnelle. Nous espérons dans le futur trouver d’autres fragments, voire des œufs de dinosaures entiers et des nids sur ce site ».

Une bourse d’étude accordée à Tanaka par le Japan Student Services Organization (JASSO), et le financement du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) , versé à Zelenitsky, aidèrent aux recherches.

En savoir plus :

Tanaka K., D.K. Zelenitsky, H. Saegusab, T. Ikedab, C.L. DeBuhra, F. Therrien, “Dinosaur eggshell assemblage from Japan reveals unknown diversity of small theropods”, en ligne le 29 juin 2015.
ScienceDirect
DOI : 10.1016/j.cretres.2015.06.002
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0195667115300069

Contact :
Kohei Tanaka, Doctoral Student in Earth Sciences
ktanaka[a]ucalgary.ca
+1 (403) 220-2346

Source :
Communiqué de presse du 3 juillet 2015 de l’Université de Calgary – http://www.ucalgary.ca/utoday/issue/2015-07-03/phd-students-research-uncovers-dinosaur-diversity-japan?utm_source=UToday&utm_medium=Email&utm_campaign=July-3-2015&utm_term=PhD%20student%27s%20research%20uncovers%20dinosaur%20diversity%20in%20Japan

Rédacteur(s) :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr
Flora Souchard – Stagiaire ENS, Consulat général de France à Vancouver – flora.souchard[a]diplomatie.gouv.fr