Comprendre le mécanisme de l’œdème cérébral
Actualité
Canada
|
Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
|
Médecine individualisée
26 mai 2015
Des chercheurs de Colombie-Britannique ont réussi à freiner l’oedème cérébral par la neutralisation d’un seul gène.
Une nouvelle voie est ouverte à des traitements de prévention contre les lésions ou la mort cérébrale faisant suite à un traumatisme crânien. En effet, une équipe de chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique (UBC) a fait un grand pas en découvrant la cause de l’œdème post-traumatisme crânien. Cette étude permettra de mettre au point un traitement médical contre les lésions cérébrales sévères, dues aux AVC, aux arrêts cardiaques, aux infections ou aux blessures à la tête.
En neutralisant un seul gène, des scientifiques du Djavad Mowafaghian Centre for Brain Health (DMCBH) ont réussi à stopper la progression de l’œdème dans le cerveau.
L’œdème cérébral suit en effet un développement progressif, qui ne met la vie du patient en danger que plusieurs jours après la survenue de la blessure. Également appelé œdème cytotoxique, il est causé par le chlorure de sodium qui, puisant l’eau des cellules nerveuses, finit par les tuer.
« Nous savons depuis des années que l’accumulation du chlorure de sodium dans les neurones provoque des œdèmes cérébraux, mais désormais nous savons comment il s’infiltre dans les cellules, et savons donc où porter nos efforts pour l’arrêter », explique Brian MacVicar, principal expert en charge de l’étude et co-directeur du DMCBH.
Grâce à la mise au point de nouvelles approches technologiques, l’équipe est parvenue à identifier la succession des événements cellulaires conduisant à l’œdème. Ils ont ainsi réussi à identifier une unique protéine – SLC26A11 – qui agit comme un canal permettant au chlorure de pénétrer à l’intérieur des cellules nerveuses. En annihilant ce canal, l’accumulation de liquide dans les cellules est arrêtée, et ces dernières ne meurent plus.
« Ce résultat était assez surprenant, car nous avions peu d’indications sur l’action de cette protéine sur le cerveau », commente Ravi Rungta, alors étudiant dans le laboratoire de MacVicar et principal auteur de l’article.
Bien que la technique utilisée par les chercheurs pour stopper l’œdème a peu de chance d’être suffisamment rapide en cas de véritable traumatisme crânien, cette découverte fournit un objectif concret pour la recherche de nouveaux médicaments.
Pour en savoir plus :
Article original : Rungta R. L., H. B. Choi, J. R. Tyson, A. Malik, L. Dissing-Olesen, P. J.C. Lin, S. M. Cain, P. R. Cullis, T. P. Snutch, B. A. MacVicar, “The Cellular Mechanisms of Neuronal Swelling Underlying Cytotoxic Edema”. Cell, Volume 161, Issue 3, p. 610–621, 23 April 2015 - DOI : http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2015.03.029
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867415003165
Source :
Communiqué de presse du 23 avril 2015 de l’Université de Colombie Britannique – http://news.ubc.ca/2015/04/23/scientists-pinpoint-brain-swelling-mechanism-2/
Rédacteurs :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr
Flora Souchard – Stagiaire ENS, Consulat général de France à Vancouver – flora.souchard[a]diplomatie.gouv.fr