Avoir plus d’enfants ralentirait le processus de vieillissement cellulaire

Partager
Canada

Actualité
Canada | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
25 janvier 2016

Une étude des chercheurs de l’Université Simon Fraser montre que le nombre d’enfants nés d’une femme pourrait influencer la vitesse à laquelle son corps vieillit.

Une étude dirigée par le Professeur en sciences de la santé Pablo Nepomnaschy et le Dr. Cindy Barha de l’Université Simon Fraser (SFU) montre que les femmes qui donnent naissance à plus d’enfants présentent des télomères plus longs. Les télomères sont les pointes de protection trouvées à la fin de chaque brin d’ADN, révélateurs du vieillissement cellulaire. Des télomères plus longs font partie intégrante de la réplication cellulaire et sont associés à la longévité.

Cette étude a porté sur le nombre d’enfants nés de 75 femmes à partir de deux communautés rurales indigènes guatémaltèques voisines et sur leurs longueurs de télomères. Les longueurs des télomères des participantes ont été mesurées à deux points dans le temps à 13 ans d’intervalle, via des échantillons de salive et des prélèvements buccaux. Cette étude est la première à examiner le lien direct entre le nombre d’enfants et le raccourcissement des télomères chez l’humain au fil du temps.

Selon le Prof. Nepomnaschy, les résultats de cette étude contredisent la théorie de l’histoire de vie qui prédit que la production d’un plus grand nombre de descendants accélère le rythme de vieillissement biologique. « Le ralentissement du rythme de raccourcissement des télomères trouvé dans les participantes à l’étude qui ont plus d’enfants peut être attribuée à l’augmentation spectaculaire de l’œstrogène, une hormone produite pendant la grossesse », explique le Prof. Nepomnaschy. « L’œstrogène agit comme un puissant antioxydant qui protège les cellules contre le raccourcissement des télomères. »

L’environnement social dans lequel les participantes de l’étude vivent peut également influencer la relation entre leurs efforts en matière de procréation et le rythme de vieillissement. « Les femmes que nous avons suivies au cours de l’étude provenaient de populations où les mères qui portent de nombreux enfants reçoivent plus de soutien social de leurs parents et amis », explique le Prof. Nepomnaschy. « Un plus grand soutien conduit aussi à une augmentation de la quantité d’énergie métabolique qui peut être affecté à l’entretien des tissus, ce qui ralentit aussi le processus de vieillissement. »

Les chercheurs soulignent ainsi que le vieillissement est un processus très complexe dont nous avons encore beaucoup à apprendre.

Pour en savoir plus :
Article original : Barha C. K., C. W. Hanna, K.G. Salvante, S.L. Wilson, W.P. Robinson, R. M. Altman, P.A. Nepomnaschy 2016, “ Number of Children and Telomere Length in Women : A Prospective, Longitudinal Evaluation ", PLOS One DOI : 10.1371/journal.pone.0146424
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0146424

Contact :
Prof. Pablo Nepomnaschy
Faculty of Health Sciences, Simon Fraser University (SFU)
Phone : 778.782.8493
Email : pablo_nepomnaschy chez sfu.ca

Source :
Communiqué de presse du 7 janvier 2016 de l’Université Simon Fraser –
http://www.sfu.ca/university-communications/media-releases/2016/having-more-children-slows-down-aging-process---study.html

Rédacteur :
Mathieu Leporini – Attaché pour la Science et la Technologie à Vancouver – mathieu.leporini[a]diplomatie.gouv.fr