Brumadinho : Des drones pour le suivi de la qualité de l’ea
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Brésil
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Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
17 mai 2019
Suite à la rupture du barrage de Brumadinho, dans l’Etat du Minas Gerais au Brésil, le 25 janvier dernier, une équipe composée de chercheurs de l’IRD, de l’Université de Brasilia (UnB) et de l’Agence nationale de l’eau (ANA) effectue un suivi de la qualité de l’eau dans la région. Les résultats de leur analyse permettent ainsi d’éclairer les décisions des pouvoirs publics concernant la consommation de l’eau et de ses usages (agriculture, pisciculture, irrigation, etc.).
À partir d’images satellites et d’images de drones, une équipe de chercheurs de l’IRD, de l’UnB ainsi que de l’ANA, surveille la qualité de l’eau de la rivière Paraopeba suite à l’effondrement du barrage de Brumadinho, dans le Minas Gerais. Les chercheurs se sont également rendus sur place afin de valider ces premières images obtenues par télédétection. Il s’agit ainsi de savoir dans un premier temps jusqu’où s’étendent les coulées de boue et dans un deuxième temps de définir leur degré de toxicité.
La télédétection s’avère en effet très utile dans le cas de catastrophes comme Brumadinho, car « il est très difficile de suivre au jour le jour l’évolution de la boue de rejets venant du barrage par des mesures de terrains conventionnelles et c’est là que les drones et les satellites prennent le relai », explique Jean-Michel Martinez, chercheur à l’IRD. Les informations ainsi générées appuient les décisions concernant la gestion des ressources en eau afin d’évaluer et limiter les impacts et d’assurer une communication pertinente vers les populations locales. Par ailleurs, les informations recueillies seront utilisées par la police fédérale dans le cadre de leur étude d’impact pour la préparation de futures actions judiciaires.
Les résultats obtenus au cours des premières semaines ont montré le fort impact des résidus dans la zone proche de la rupture du barrage, avec une augmentation de la turbidité (augmentation de la concentration de matière en suspension) jusqu’à vingt-cinq fois plus importante que dans des conditions normales. L’impact potentiel sur des centaines de kilomètres de coulées de boue sur la faune aquatique et sur les communautés riveraines est particulièrement préoccupant.
Cependant, les analyses par satellite et drone réalisées par l’équipe indiquent que le déplacement des déchets miniers le long de la rivière Paraopeba est très lent et qu’ils se déposent principalement dans une zone d’une quarantaine de kilomètres à partir du lieu de la catastrophe. Cela signifie que l’important stock de déchets actuellement dans le lit de la rivière pourrait se diffuser de manière lente durant plusieurs années si aucune action n’est entreprise.
Les résultats sur l’avancée des rejets miniers sont disponibles sur le portail Hidrosat développé par l’ANA et l’IRD ( http://hidrosat.ana.gov.br/) et sur le portail du groupe de recherche CNPq Aquasense ( http://aquasense.igd.unb.br/) constitué de chercheurs et d’étudiants de la Fundação Cearense de Metereologia e Recursos Hídricos (FUNCEME), de l’IRD, de l’Universidade Federal do Ceará (UFC), de l’Universidade Federal do Amazonas (UFAM) et de l’UnB.