Protégée de la chaleur par une technologie autrichienne, la mission spatiale Solar Orbiter explorera la surface du Soleil

Partager
Autriche

Actualité
Autriche | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
18 mars 2020

Des technologies développées en Autriche contribuent aux collectes de données de la sonde spatiale Solar Orbiter qui étudie la surface du soleil et de CHEOPS, un satellite d’analyse de planètes extrasolaires. Ces deux missions ont été lancées respectivement en février 2020 et en décembre 2019 par l’Agence spatiale européenne.

Le 9 février 2020, une mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui étudie le soleil a décollé de Floride. La sonde spatiale Solar Orbiter sera active pendant une dizaine d’années depuis l’orbite de Mercure. De cette localisation, elle pourra collecter des données sur la surface du Soleil puisque Solar Orbiter s’approchera fortement du Soleil (à 42 millions de kilomètres au plus proche).

Grâce à cette proximité avec le Soleil et à son équipement, les données qui seront rapportées par « Solar Orbiter » peuvent aider les scientifiques à analyser (et donc à anticiper) les éruptions solaires qui interfèrent avec nos satellites, à mieux comprendre la formation de proéminences issues de la couronne des pôles solaires (« solar polar crown proeminence ») ou encore la formation du vent solaire qui évacue des flux de particules dans l’espace. La mission pourrait en effet collecter et analyser certaines de ces particules. Enfin, si la mission Solar Orbiter est étendue jusqu’à 2030, elle pourra pour la première fois observer les pôles du Soleil, ce qui permettrait de renseigner les scientifiques sur leur champ magnétique et les variations cycliques de celui-ci.

Pendant la mission, la sonde spatiale européenne sera exposée à des températures extrêmes, de l’ordre de 300 degrés Celsius et au rayonnement du Soleil. Pour protéger ces composants de la chaleur, Solar Orbiter est recouverte de minces feuilles isolantes, ces feuilles sont fabriquées en Basse-Autriche par une filiale d’une compagnie Suisse nommée RUAG Space. Le défi est de créer des feuilles métallisées très fines (leur épaisseur est inférieure au diamètre d’un cheveu car chaque gramme de la sonde compte) mais capables de résister à des températures qui s’étendent de -300 à +300 degrés Celsius.

Par ailleurs, le satellite de caractérisation des exoplanètes CHEOPS, hébergé sur une fusée Soyouz-Frégate, a été lancé le 17 décembre 2019 depuis Kourou en Guyane française. Le télescope spatial CHEOPS contient également plusieurs instruments autrichiens.

Les exoplanètes sont des planètes situées hors de notre système solaire. CHEOPS (soit CHaracterizing ExOPlanets Satellite) est un projet de l’ESA et de la Suisse qui observera environ 500 exoplanètes déjà identifiées. Les planètes ciblée sont celles dont la taille est comparable à celle de la Terre afin d’en mesurer les caractéristiques (densité, composition, structure, température, voire présence d’océans à sa surface) et d’identifier les planètes ayant le plus de potentiel pour accueillir la vie. « CHEOPS est la première mission d’une nouvelle génération de satellites » explique l’ESA dans son communiqué de presse. Plato et Ariel, deux missions prévues d’ici 2030 permettront également de sonder les exoplanètes et de faire progresser les connaissances sur les conditions d’apparition de la vie dans l’univers.

Au sein de l’équipe scientifique de CHEOPS, c’est la chercheuse Theresa Lüftinger (Université de Vienne) qui représente l’Autriche. CHEOPS comprend une caméra de haute précision ainsi qu’une unité de traitement des données qui contrôle chaque information collectée et les prépare à être transmis vers la Terre. Ce logiciel a été conçu par le groupe de recherche de Franz Kerschbaum sous la direction de Roland Ottensamer, à l’Institut d’astrophysique de l’Université de Vienne, tandis que le matériel informatique utilisé provient de l’Institut de recherche spatiale (IWF) de Graz. Ces deux composants sont essentiels pour collecter des données de qualité et en quantité suffisante pendant les 3 ans et demi à 5 ans que dureront la mission de CHEOPS. Des composants de RUAG Space sont également utilisés pour garantir une température et une alimentation électrique stable des capteurs.

Dans le communiqué de l’Université de Vienne, Franz Kerschbaum explique que « Notre expertise en intelligence spatiale informatisée, développée depuis une décennie et demie, fait de nous le premier interlocuteur pour les nombreux projets spatiaux proéminents à venir dans l’espace européen et au-delà. Le soutien de longue date de la FFG [l’Agence de promotion de la recherche autrichienne] et de l’ESA Prodex [un programme de développement de l’ESA] a fait de nous un acteur important dans ce segment croissant de la recherche appliquée. »

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Marie Belland, marie.belland[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/