Parkinson et Alzheimer : les ultrasons comme traitement innovant des maladies neurologiques

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Autriche

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Autriche | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
14 février 2020

Face à l’enjeu de l’augmentation des maladies neurologiques dégénératives, telles que Alzheimer ou Parkinson, une équipe mixte de chercheurs de l’Université de médecine de Vienne et de l’Université de Vienne propose un traitement non-invasif pour stimuler les zones endommagées du cerveau des patients par des ultrasons.

Plusieurs équipes de chercheurs de l’Université de médecine de Vienne, et de l’Université de Vienne travaillent depuis 2011 au sein des groupes de recherche « projets de clusters interuniversitaires » (« Interuniversitäre Clusterprojekte  »). Ce programme entre chercheurs de différentes université a permis de s’atteler aux enjeux médicaux les plus prégnants en Europe, dont celui des maladies neurologiques. Ces maladies affectent plus d’un million de personnes en France et ce nombre est en augmentation.

Les maladies neurologiques affectent le système nerveux central ou périphérique et mènent pour certaines d’entre elles à la mort de cellules du cerveau, c’est à-dire la neurodégénérescence. Les effets sont des pertes de fonctions (perte de motricité, trouble du langage, pertes de mémoire) ou des dysfonctionnements (sautes d’humeur, tremblements dans le cas de Parkinson). C’est le cas notamment de la maladie Alzheimer, de Parkinson ou de la sclérose en plaques.

L’approche proposée par le groupe de recherche dirigé par Roland Beisteiner (Université de médecine de Vienne) est d’améliorer les fonctions cognitives des patients avec une méthodologie non invasive. Cette méthode de traitement porte le nom de « Transcranial Pulse Stimulation with Ultrasound (TPS) » et consiste en une stimulation transcrânienne qui utilise les ultrasons. Ses avantages sont, selon Roland Beisteiner, que la TPS agit directement sur les zones du cerveau endommagées, qu’elle est précise, non-douloureuse et permet un traitement en pleine conscience.

La première étape de la thérapie est de construire une carte du cerveau du patient ou de la patiente grâce à la résonance magnétique et de cibler sur celle-ci les zones cibles. Le patient est soigné au cours de 6 séances d’ultrasons d’une durée d’une heure. Les ultrasons sont produits par des appareils sur de courtes distances : ce sont des ondes de 3 à 5 mm de largeur et 3 cm de longueur contrôlées par un neurologue. Le but est d’activer les cellules du cerveau pour que se créent de nouveaux réseaux capables de compenser les pertes liées à l’endommagement des cellules. Le traitement peut être couplé à des séances d’ergothérapie ou de physiothérapie et à un traitement médicamenteux.

Les chercheurs impliqués dans ce groupe de recherche travaillent sur ce sujet depuis 6 ans en partenariat avec une entreprise Suisse, Storz Medical. Ils ont mené une étude clinique auprès de 35 patients. Les résultats ont été publiés dans la revue Advanced Science. Ceux-ci mettent en avant une amélioration de la mémoire de certains patients, ainsi que de l’humeur. L’évaluation de la TPS doit être poursuivie sur un nombre plus important de patients pour mesurer exactement son impact et son potentiel.

Le cluster interuniversitaire de recherche entre l’Université de médecine de Vienne et l’Université de Vienne compte actuellement 10 groupes de recherche. En 2017, 4 sujets ont été sélectionnés parmi 33 propositions. Ils concernent des sujets qui vont de l’influence du microbiote sur l’immunité néonatales au traitement du cancer.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Marie Belland, marie.belland[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/