Les universités autrichiennes à la pointe de la recherche dans le secteur ferroviaire
Autriche
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Politiques de recherche, technologiques et universitaires
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Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
2 février 2022
Dans l’UE, le secteur ferroviaire est à l’origine de moins de 0,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées au transport, ce qui en fait l’une des formes les plus vertes de transport de voyageurs et de marchandises. Cependant, toujours dans l’UE, environ 7 % seulement des personnes voyagent en train et 11 % des marchandises sont transportées par rail. Dans cette optique, la Commission européenne a présenté en décembre 2020 une nouvelle stratégie pour une mobilité durable et intelligente dont le but est de permettre à l’UE de réaliser l’objectif fixé par le pacte vert pour l’Europe pour le secteur des transports : une réduction de 90% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, alors que les transports représentent un quart des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Cet objectif sectoriel vise à faire contribuer les transports à la réalisation de l’objectif global de la neutralité carbone de l’UE pour 2050 (tous secteurs confondus). C’est par ailleurs dans ce contexte que l’année 2021 avait été déclarée « Année européenne du rail » - le but était ainsi de promouvoir le rail comme un mode de transport durable afin d’atteindre, entre autres, les objectifs climatiques mentionnés ci-dessus.
A l’échelle internationale, force est de constater que le secteur ferroviaire autrichien occupe une place particulièrement forte et innovante. En effet, le taux d’investissement dans la recherche et le développement du transport ferroviaire en Autriche est le plus élevé par habitant (6%). Mais c’est en matière de recherche appliquée que l’Autriche est particulièrement forte dans ce domaine. C’est le ministère fédéral autrichien des transports, de l’innovation et de la technologie (BMVIT) qui est responsable de la recherche appliquée et du développement technologique en mettant en œuvre, entre autres, des mesures de soutien à la recherche, à la technologie et à l’innovation – l’on peut par exemple citer le programme "Mobilität der Zukunft" (Mobilité du futur). Le groupe cible pour le financement de la recherche appliquée sont les entreprises et les institutions de recherche intéressées par l’acquisition de connaissances dans des domaines d’application tels que la mobilité, et/ou qui veulent développer ou innover de nouvelles inventions et/ou solutions. Cela permet ainsi aux entreprises d’accroître leurs performances en matière d’innovation.
Dans un tel contexte, l’exemple de la compagnie des chemins de fer autrichiens, l’ÖBB, est particulièrement pertinent. L’entreprise a en effet pour objectif de devenir la grande entreprise autrichienne engagée dans la protection du climat, et ce en misant notamment sur la collaboration avec les établissements d’enseignement supérieur afin de développer de nouveaux projets innovants dans le domaine ferroviaire. C’est ce que montre le lancement de nombreux projets liés au secteur ferroviaire dans le cadre de la campagne "UNInteressant ? - Ideen, die unser Leben verbessern" (des idées qui améliorent notre vie) soutenue par la Conférence des universités autrichiennes (uniko) et le Fonds pour la promotion de la recherche scientifique (FWF).
L’un des meilleurs exemples dans le cadre de cette campagne est l’association de recherche Research Cluster Railway Systems (RCRS), créée à l’Université technique de Graz au milieu de l’année 2021 et qui a su s’imposer comme un acteur incontournable de la recherche et de l’innovation dans le domaine ferroviaire. Ainsi, de nombreux instituts de recherche de l’Université technique de Graz, en collaboration avec l’ÖBB, voestalpine, Siemens Mobility Austria et Virtual Vehicle (le plus grand centre de recherche européen pour le développement de véhicules virtuels, basé à Graz), ont cherché à y regrouper leurs compétences de recherche dans le domaine ferroviaire. Cette initiative de recherche se concentre sur les domaines de la technique des véhicules ferroviaires, de l’infrastructure ferroviaire et de l’exploitation ferroviaire, en mettant l’accent sur les potentiels de synergie et sur la transformation numérique. Des installations de test, d’examen et de simulation accréditées sont au programme du RCRS, tout comme des propositions de formation interdisciplinaire pour développer les techniques ferroviaires de demain.
Plus largement, l’on peut également citer l’Université Johannes Kepler de Linz, dont les chercheurs de l’Institut pour la gestion, la production et la logistique se sont consacrés au défi d’organiser les voyages et les déplacements professionnels de manière efficace. En effet, une planification efficace des déplacements aurait non seulement un impact sur l’environnement, mais permettrait également d’économiser du temps et de l’argent. Pour répondre à ce problème, un algorithme bien particulier a été développé afin de déterminer les solutions de voyage optimales pour un groupe donné en prenant en compte leurs préférences en termes de moyens de transport et de contraintes horaires. L’entreprise peut ainsi utiliser son parc de véhicules de manière optimale et gérer ses déplacements à moindre coût. Et comme les kilomètres à vide sont réduits, moins de CO2 est émis.
Sources :
- Die Presse, Alles auf Schiene : Forschung für die Bahn von morgen (en allemand)
- Site de l’initiative "UNInteressant ? - Ideen, die unser Leben verbessern" (en allemand)
- Advantage Austria, Fresh view on railways (en anglais et en allemand)
Rédactrice : Kalina Esmein, kalina.esmein[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/