Le Land de Haute-Autriche relance le débat sur une sortie européenne du nucléaire

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Autriche | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
25 octobre 2017

Le Land de Haute-Autriche étaie, étude à l’appui, la rentabilité d’une sortie européenne du nucléaire et dépose une plainte contre le projet d’extension de la centrale britannique d’Hinkley Point devant la Cour de justice de l’Union européenne.

"Une sortie du nucléaire pour toute l’Europe est possible et même rentable.". Le conseiller auprès du Land de Haute-Autriche Rudolf Anschober ("Landesrat", parti écologiste autrichien - Die Grünen) en est convaincu. Au côté de Friedrich Hinterberger de l’Institut de recherche pour une Europe durable (SERI), il a présenté, mercredi 20 septembre 2017 à Vienne, une étude commandée par le Land de Haute-Autriche qui étaie les avantages d’une sortie européenne du nucléaire.

Les résultats de cette étude viennent renforcer l’Alliance des régions européennes pour une sortie du nucléaire initiée par le Land de Haute-Autriche. Rudolf Anschober espère accueillir au sein de cette alliance des régions d’Europe de l’Est et des régions françaises et compte, pour ce faire, présenter ces résultats, notamment, en France et en République tchèque. La viabilité économique d’une telle sortie du nucléaire, dont il est convaincu, constitue à ses yeux un élément clé, comme il l’a souligné auprès des journalistes.

Le recours à l’énergie nucléaire ne devrait plus être économiquement envisageable alors que les énergies renouvelables deviendraient rentables en renforçant leur exploitation. L’Europe pourrait, d’après l’étude et le conseiller, faire de la sortie du nucléaire un succès économique et écologique d’ici l’année 2050. Ces mêmes résultats sont également applicables aux États européens qui dépendent encore de l’énergie nucléaire.

"Il s’agit d’un changement de cap à long terme. Il ne faut pas seulement cesser de subventionner la construction de centrales et d’en limiter la durée de vie mais de prendre une décision européenne stratégique en faveur d’une réelle transition énergétique. Ce ne doit pas être un coup de tête mais bien une réorientation planifiable, dont l’impact économique peut être calculé, qui est nécessaire" a soutenu le politicien. Il a, en outre, critiqué le prolongement de l’exploitation de la centrale de Krsko en Slovénie, non loin de la Styrie et de la Carinthie en rappelant que "chaque année supplémentaire constitue une augmentation des risques".

Il est prépondérant, pour se donner les moyens de sortir du nucléaire, toujours selon Rudolf Anschober, de prendre les décisions juridiques et financières en ce qui concerne Hinkley Point C (projet d’extension de la centrale nucléaire britannique), qu’il considère comme le "projet le plus stupide de tous les temps sur le plan économique". L’Autriche a déposé, conjointement avec d’autres États, une plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne. La première audition a eu lieu le 5 octobre 2017. Il devrait ensuite falloir deux mois avant un jugement en première instance. Le conseiller s’attend à une décision finale sur la question de principe des subventions pour les centrales nucléaires d’ici début 2019.

Rudolf Anschrober veut faire avancer "l’initiative des régions contre les centrales nucléaires" afin de constituer un lobby structuré à Bruxelles. Les régions avaient finalement obtenu l’autodétermination dans le domaine du génie génétique (notamment sur la question des OGM). "Il me semble que le climat actuel est particulièrement favorable à un changement dans la politique nucléaire européenne" a conclu le politicien du parti écologiste.

En savoir plus : Support pour la conférence de presse de Rudolf Anschober et résultats de l’étude (en allemand) : https://www.land-oberoesterreich.gv.at/Mediendateien/LK/PKAnschober2092017Internet.pdf

Source  : Article de l’agence de presse autrichienne, 20/09/2017 - https://www.ots.at/presseaussendung/OTS_20170920_OTS0159/lr-anschober-neue-offensive-fuer-europaweiten-atomausstieg-erstmals-studie-ueber-die-machbarkeit-eines-europaweiten-ausstiegs

Rédacteur  : Simon Barranque, simon.barranque[at]institutfr.at