Journée internationale des droits des femmes : retour sur l’événement dédié aux femmes dans la science organisé par l’Ambassade de France en Autriche
Actualité
Autriche
|
Politiques de recherche, technologiques et universitaires
27 mars 2024
Le 6 mars dernier au sein de l’Académie autrichienne des sciences, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’Ambassade de France en Autriche avec les Ambassades d’Italie, du Royaume-Uni, de Suède, du Canada en Autriche, ont organisé une conférence intitulée « Women in Science : Breaking Frontiers ». Cet événement s’est tenu en partenariat avec l’Académie autrichienne des sciences (ÖAW), l’association « Women in AI Austria » et la fédération industrielle autrichienne (Industriellenvereinigung).
En se référant au récent article publié au sein du journal Der Standard, le président de l’Académie autrichienne des sciences, Heinz Faßmann, a introduit la conférence en soulignant les chiffres encore très bas sur la représentation des femmes dans le monde du travail, tout en rappelant l’engagement de l’Académie pour encourager les femmes à endosser des rôles à responsabilité.
L’évènement comportait trois tables rondes modérées par Carina Zehetmaier de l’association « Women in IA Austria », avec pour objectif de présenter des parcours de femmes scientifiques dans des domaines de recherche en particulier les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématique) et de présenter les types d’action possibles pour augmenter la représentation des femmes dans la science et la recherche. Parmi les expertes internationales, deux intervenantes françaises étaient invitées. Maureen Clerc, directrice du centre Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) d’Université Côte d’Azur et experte en simulation numérique en bio-électromagnétisme qui est revenue sur son parcours de femme chercheuse, en soulignant le maintien de stéréotypes, le besoin du rôle de « femmes modèles » et de mentors. Angélique Sanchez, chargée de l’égalité des genres à l’Institut d’optique quantique et d’information quantique d’Innsbruck (IQOQI), a présenté l’un des projets portés au sein de l’Institut d’Innsbruck, la plateforme « Atom*innen » développé par la physicienne, Francesca Ferlaino, figure de la recherche quantique en Autriche (pour plus d’information, consulter l’article dédié à la chercheuse). Ce projet, soutenu par le gouvernement autrichien, vise à soutenir les femmes dans le domaine de la recherche en physique et sera lancé courant avril.
De nombreux sujets ont été abordés : de la recherche de médecine genré à la question du biais du genre dans le développement des algorithmes. La chercheuse d’origine italienne, Maria Teresa Ferretti, a ainsi mis en avant le besoin de financements pour identifier les pathologies propres aux femmes et les symptômes différents de ceux des patients hommes. Judy Wajcman, professeur émérite de sociologie à la London School of Economics et membre de l’Institut Alan Turing au Royaume-Uni a souligné le fait que l’inégalité présente dans nos sociétés se retrouve également dans les algorithmes et dans les données, en faisant le constat que la sous-représentation des femmes demeure dans le domaine informatique.
Plusieurs perspectives de mesures ou d’actions ont été suggérées comme le besoin de présenter divers rôles de femmes dans la science, et éviter ainsi « l’effet Mathilda », soit la minimisation de la contribution des femmes scientifiques ou bien encore communiquer pour déconstruire les stéréotypes des femmes dans la recherche.
La première édition de cet événement s’est tenue en 2023, elle était organisée au sein de l’Académie autrichienne des sciences, avec l’Ambassade du Canada, des Etats-Unis, de l’Italie, de la Suède et de la Suisse.
Rédactrice : Emeline Ogereau, emeline.ogereau[at]diplomatie.gouv.fr - http:/at.ambafrance.org