Atterrissage réussi du robot Perseverance sur Mars

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Autriche

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12 mars 2021

Le rover "Perseverance" de la NASA s’est posé sur Mars le 18 février dernier. Le but principal de la mission, qui devrait durer 2 ans, est de déterminer si la vie a un jour existé sur la planète rouge. Retour sur les débuts d’une mission qui implique des chercheurs français et autrichiens.

A l’issue d’un voyage de plus de 7 mois, le rover Perseverance s’est posé sur Mars le 18 février dernier, plus précisément dans le cratère Jezero. Son but est d’arpenter et d’analyser le fond du cratère, dont les scientifiques pensent qu’il contenait un profond lac il y a environ 3,5 milliards d’années. La vie ne pouvant apparaître sans eau, les chercheurs de la NASA espèrent ainsi pouvoir y détecter des traces dans les sédiments du cratère (ou, à défaut, d’y trouver des molécules organiques). Pour ce faire, Perseverance a pour but d’analyser les roches et les conditions atmosphériques de la planète rouge. Des forages dans le sol seront aussi effectués pour réaliser des analyses chimiques et optiques afin de trouver de potentielles traces biologiques.

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Première photo prise par Perseverance peu après son arrivée sur Mars (crédits : capture d’écran NASA)

Ce robot a été conçu comme un véritable laboratoire de haute technologie sur roues. Pour mener à bien sa mission, il a en effet été équipé de 7 outils scientifiques, 23 caméras ou encore un laser ainsi que de nombreux nouveaux éléments comme un microphone (conçu et fabriqué à Toulouse) ou un petit hélicoptère. Ce dernier, intitulé Ingenuity, est doté d’une caméra qui aidera le robot à s’orienter et donc à détecter les sites intéressants. Il s’agit là encore d’une prouesse technologique : comme l’hélicoptère ne peut être contrôlé directement depuis la Terre en raison de la distance entre les deux planètes, il s’orientera de manière indépendante en utilisant les images de la caméra. En outre, un vol d’hélicoptère représente un défi dans l’atmosphère martienne, beaucoup moins dense que celle de la Terre : cet hélicoptère devrait ainsi prouver sa faisabilité pour la première fois. Force est d’ailleurs de constater que la caméra intégrée à Ingenuity a été entre autres co-développée par l’ingénieure autrichienne Cornelia Altenbuchner, qui travaille actuellement au Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie.

D’autres chercheurs autrichiens sont également impliqués dans la mission, notamment à travers le développement de Mastcam-Z, un système de caméras stéréoscopiques haute résolution installé sur le mât du rover à 2 mètres de hauteur. Même si la direction scientifique de ce système a été principalement assurée par l’Université d’Etat de l’Arizona, l’Autriche y joue un rôle essentiel : en effet, des chercheurs de de la Haute Ecole technique Joanneum de Graz (FH Joanneum) et du centre de recherche de Vienne pour la réalité et la visualisation virtuelles (VRVis) participent au traitement des images et des données fournies par Mastcam-Z et à leur analyse et reconstitution en 3D dans le cadre d’un projet financé par le biais d’un contrat avec l’Agence spatiale européenne. Les équipes du Joanneum et du VRVis fournissent ensuite les reconstitutions à l’équipe scientifique de Mastcam-Z. Celles-ci devraient alors permettre, entre autres, de mieux comprendre les conditions atmosphériques et les structures géologiques et les conditions atmosphériques de la planète rouge, structures qui pourraient par exemple contenir d’anciennes traces d’eau et donc éventuellement de vie. « L’objectif est de créer des cartes tridimensionnelles dans lesquelles les données des instruments de surface peuvent être localisées et interprétées dans leur association en vue de recherches ultérieures », a expliqué Mr. Paar, qui accompagne depuis des années la recherche pour les expéditions sur Mars.

Ainsi, peu après son arrivée sur la planète rouge, la NASA a proposé une vue haute définition à 360° de l’endroit où se trouvait le rover. Ce fascinant panorama de Mars est en effet constitué de 142 clichés qui ont été pris par Mastcam-Z et assemblés ensuite sur Terre.

Illust: Crédits : NASA/JPL-Ca, 61.4 ko, 1041x266
Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS/ASU

Cet événement coïncide par ailleurs avec la nomination du géophysicien autrichien Josef Aschbacher à la tête de l’Agence spatiale européenne le 1er mars 2021. C’est la première fois qu’un Autrichien prend la tête de l’ESA.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Kalina Esmein, kalina.esmein[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/