+9,3% : l’année 2022 devrait connaître une augmentation du budget accordé à la recherche et au développement

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Autriche

Autriche | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
29 avril 2022

Les dépenses accordées à la recherche et au développement (R&D) en Autriche devraient s’élever à 14,1 milliards d’euros en 2022, soit 9,3% de plus que l’année précédente. Les dépenses de R&D atteindront ainsi 3,26% du produit intérieur brut (PIB) du pays (contre 3,21% en 2021) a annoncé l’Institut statistique autrichien le 22 avril dernier. L’estimation reste toutefois à confirmer en raison de l’évolution incertaine de la crise de la Covid-19 et de la situation de l’économie mondiale en raison, entre autres, de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine.

En 2022, plus de la moitié (51%) des dépenses de R&D proviennent des entreprises, qui devraient consacrer 7,16 milliards d’euros à la recherche. Par rapport à 2021, les dépenses des entreprises augmentent ainsi de 9,3%.

L’État fédéral autrichien consacre ensuite environ un tiers des dépenses totales à la R&D, soit environ 4,7 milliards d’euros. La plus grande part des dépenses provient de l’État fédéral (environ 3,9 milliards d’euros), qui a ainsi augmenté ses dépenses de R&D de 12,8% par rapport à 2021. Les Länder contribuent, eux, au financement de la R&D à hauteur de 613 millions d’euros (+3,9% par rapport à 2021).

Enfin, 2,2 milliards d’euros, soit 16% du total des dépenses de R&D en Autriche, proviennent de l’étranger (+4,9% par rapport à 2021). Cette part provient principalement d’entreprises étrangères dont les filiales font de la recherche en Autriche.

En termes de comparaison internationale, la république alpine fait partie des pays aux dépenses accordées à la R&D les plus importantes : environ 12,19 milliards d’euros ont été investis dans la R&D en 2020 et 12.9 milliards en 2021, ce qui correspond à une part R&D de respectivement 3,22% et 3.21% du PIB - ce qui se situe donc bien au-delà de la moyenne des pays de l’UE, qui s’élevait à 2,32% en 2020 (les données ne sont pas encore disponibles pour l’année 2021 au niveau européen ; données 2020). Cela place l’Autriche au troisième rang européen, derrière la Suède (3,53%) et la Belgique (3,48%). Le pays a ainsi réussi à atteindre l’objectif fixé dans la Stratégie de Lisbonne, réaffirmé récemment dans le Pacte pour la recherche et l’innovation en Europe, à savoir que le total des dépenses privées et publiques en matière de R&D des États membres de l’UE soient porté à au moins 3% de leur PIB.

Exemple du Fonds pour l’avenir de l’Autriche (Fonds Zukunft Österreich)

Le "Fonds Zukunft Österreich", doté d’un budget de 140 millions d’euros jusqu’en 2025 et lancé au mois de mars dernier, est un exemple de cette augmentation accordée à la R&D au niveau fédéral. Ce fonds a été particulièrement bien accueilli, puisque depuis la fin de l’année 2020, de grosses lacunes financières devaient être comblées en matière de promotion de la recherche. En effet, les 100 millions d’euros annuels de la Fondation nationale pour la recherche, la technologie et le développement (dotée, entre autres, de fonds de la Banque nationale autrichienne, cette fondation destinée à la promotion de la recherche octroie des subventions stables aux différents organismes de financement soutenus par l’État fédéral autrichien) et les 33 millions du Fonds autrichien (un autre fonds important pour le soutien à la recherche fondamentale et appliquée ainsi qu’à la technologie de l’innovation) étaient arrivés à échéance. C’est pour pallier cette perte que le "Fonds Zukunft Österreich" a été lancé après de longues négociations au niveau fédéral. Le but affiché par le gouvernement fédéral autrichien est ainsi de créer un instrument de financement central pour la définition de priorités stratégiques dans des domaines et technologies d’avenir importants dans les domaines de la recherche fondamentale et appliquée (tels que la lutte contre les pandémies, l’intelligence artificielle ou encore la recherche et au développement dans le secteur des semi-conducteurs). Les priorités pour l’année en cours ont été fixées par les ministères fédéraux de l’Éducation, de la Protection du climat et de l’Économie. Les agences de financement telles que le FWF ou l’Agence pour la promotion de la recherche (FFG) peuvent dès à présent faire des propositions jusqu’au mois de mai 2022 sur la manière dont elles souhaitent mettre en œuvre ces priorités dans leur domaine de financement respectif.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Kalina Esmein, kalina.esmein[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/