Universités australiennes et liberté d’expression

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Australie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires
7 avril 2021

Le gouvernement australien a publié une évaluation de l’alignement des universités sur une charte de liberté d’expression recommandé par un ancien juge en chef de la Haute Cour de Justice, M Robert French, en 2019.

Le gouvernement australien a publié une évaluation de l’alignement des universités sur une charte de liberté d’expression recommandé par un ancien juge en chef de la Haute Cour de Justice, M Robert French, en 2019. (DESE, Dec 2020)

Un vif débat sur la liberté d’expression au sein des campus

En 2017, le personnel académique de l’Université de Melbourne a demandé que le respect de la liberté académique soit spécifiquement mentionné dans les contrats de travail (The Age, Aout 2017). Par la suite, un audit indépendant de l’Institute of Public Affairs a révélé en 2018 que la circulation des idées au sein des universités australiennes est soumis à un certain nombre d’entraves, avec un nombre croissant d’actions de censure contre la présence de certains orateurs, y compris des manifestations violentes contre la présence d’orateurs (une situation qui engendre des frais de sécurité pour couvrir les événements des orateurs controversés), d’étudiants militants exigeant un droit de regard sur le contenu de certains cours, de restrictions posées par les universités à la liberté d’expression de leurs agents, et d’une obligation de réserve imposée aux étudiants. (IPA, 2018)

Pendant cette période, plusieurs personnalités politiques australiennes et leaders du secteur se sont publiquement interrogées sur le respect de la liberté d’expression dans les universités. Les critiques déploraient « des développements inquiétants », aux États-Unis et sur des campus traditionnellement très libéraux, avec des « tentatives de certains étudiants et membres du personnel de mettre fin à la discussion et au débat, au motif que les gens ne devraient pas être exposés à des idées avec lesquelles ils sont fortement en désaccord ». L’Australie a également été touchée ces dernières années par des actions visant à empêcher certains orateurs et invités de s’exprimer. (DESE, Mars 2019)

Une tentative de définir des principes communs à respecter

Dan Tehan, Ministre australien de l’Éducation alors en fonctions, a engagé l’ancien juge en chef de la Haute Cour, Robert French, pour passer en revue les documents existants concernant la liberté d’expression, y compris les codes de conduite, les accords d’entreprise et les déclarations de politique des universités australiennes. (DESE, Nov 2018)

M. French a souligné la nécessité pour les institutions de clarifier la signification des termes relatifs à la liberté d’expression et à la liberté académique. Il a également recommandé que le personnel académique ne soit pas empêché d’inclure du contenu dans leurs cours uniquement au motif qu’il pourrait offenser ou choquer un étudiant ou une classe. M. French a produit une charte qui a vocation à devenir un point de référence pour les universités lorsqu’elles définissent les règles et directives relatives à la protection de la liberté d’expression sur les campus (DESE, Mars 2019)

Une mise en œuvre encore incomplète des recommandations

Ayant pris note de ces recommandations, le secteur universitaire s’est engagé à mettre en place avant la fin de l’année 2020 des politiques s’appuyant sur la charte de French ; et le gouvernement a commandé en août 2020 un examen des progrès réalisés par le secteur. Le rapport a révélé que seulement 9 sur les 42 universités du pays ont adopté des politiques qui s’alignent complètement sur le code. (SMH, Dec 2020)