Le rapport du Chief Scientist sur le système électrique australien
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Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
25 juillet 2017
Dans le contexte de la transition nécessaire du système électrique australien vers une production plus fiable et de basse émission de carbone, le Chief Scientist australien, Alan Finkel a présenté le 9 juin 2017, le rapport final de l’étude sur le système national d’électricité. Ce rapport propose un plan d’action axé autour de quatre objectifs : la sécurité, la fiabilité, les consommateurs, et la réduction des émissions de carbone.
L’Australie a en effet besoin de mieux intégrer dans son réseau les générateurs d’électricité par des énergies renouvelables telles que le vent ou le solaire, et de tenir compte de la variabilité de leur production, afin d’améliorer la sécurité et la fiabilité de son système de production et de distribution électrique. Ce rapport préconise donc la mise en place d’obligations de sécurité, ainsi que d’obligations de fiabilité sur les générateurs. Ces obligations garantiront une certaine capacité d’approvisionnement électrique sur une durée déterminée, pour chaque région du réseau électrique.
Cette fiabilité du futur système d’électricité australien sera obtenue par une transition ordonnée vers une production de basse émission de carbone, afin de tenir les engagements internationaux australiens. Tous les gouvernements devront suivre un plan cohérent et mettre en place un mécanisme incitatif (le « clean energy target ») pour faire entrer les technologies de basses émissions de carbone sur le marché de la production électrique. Les anciens générateurs devront donner un préavis de trois ans avant leur fermeture, et un registre des fermetures de générateurs sera tenu par l’AEMO (Australian Energy Market Operator) afin d’avoir une vision à long terme des transitions à venir sur l’ensemble du réseau australien et de renforcer son rôle dans la planification des futurs projets.
Cette transition est l’occasion de promouvoir les nouvelles technologies, l’innovation et les compétences australiennes. L’intégration réussie des générateurs d’énergie renouvelable se fera par exemple grâce à une meilleure capacité de prévision climatique et de la consommation, mais aussi une meilleure cohésion et protection de l’ensemble du système, liées à la capacité de cyber sécurité ou de gestion des données…
Cette étude recommande également une prise en charge plus importante des gouvernements sur l’évolution du réseau électrique, avec l’élaboration d’un plan stratégique pour l’énergie, par le Conseil sur l’Energie du COAG (Council of Australian Governments), mais aussi la mise en place d’un nouveau Comité pour la Sécurité Energétique qui permettrait de contrôler la sécurité et la fiabilité de l’ensemble du système selon une série d’indicateurs de performance, et d’identifier les opportunités de développement futur. Cette prise en charge devrait être facilitée sur le plan financier, et sur le plan législatif, avec la possibilité de changer la réglementation pour intégrer plus rapidement les technologies pertinentes.
Enfin, les consommateurs qui gèrent leur consommation ou qui produisent de l’électricité avec des panneaux solaires par exemple, sont au cœur de la transition et devraient être récompensés. Ils permettent en effet de réduire la consommation énergétique et de répartir la production électrique.
Ce rapport, ouvert à l’innovation et à la modernisation est bien accueilli du milieu scientifique. Il offre un cadre concret vers un objectif clair : celui de la réduction des émissions de carbone, et pose les jalons de l’évolution énergétique australienne au-delà des aléas politiques du pays. La question se pose de savoir si les politiques vont suivre…