Innovation numérique : une opportunité économique de 315 milliards de dollars pour l’Australie

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Australie | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
25 octobre 2018

Le Data 61, business unit du CSIRO pour le numérique, a commissionné l’agence de consultation AlphaBeta, spécialisée dans l’analyse macroéconomique, pour étudier les opportunités offertes par les technologies numériques pour l’Australie. Les conclusions de cette étude ont été publiée dans le rapport « Innovation numérique : une opportunité économique de 315 milliards de dollars pour l’Australie ».

La prochaine vague d’innovation numérique sera portée par les technologies de collection, de gestion, d’analyse, et d’utilisation de données massives, qui intègrent robots autonomes, intelligence artificielle, télédétecteurs, et toutes les technologies de l’information et de la communication (ordinateurs, plateformes numériques, réseau internet, etc…).

Ce rapport déclare que l’impact économique des technologies numériques en Australie (correspondant à 7,4% du PIB) n’a pas atteint le niveau des autres pays développés (qui s’élève à 11.2% du PIB), et il est essentiel pour le pays de tracer sa propre voie pour développer ce secteur, en se concentrant sur des technologies de niche pour lesquelles l’Australie pourra valoriser ses compétences et ses avantages.

Ainsi, 8 domaines ont été identifiés comme porteurs d’un grand potentiel d’innovation numérique pour l’Australie, qui, ensemble, représenteraient entre 85 et 155 milliards de dollars sur le marché régional d’ici à 2028 :

  • La médecine de précision :

Les compétences en biotechnologie et en recherche médicale et génomique de l’Australie, ainsi que son système public de soins, sont des avantages à valoriser pour le développement d’un système numérique de données médicales. La mise en place de systèmes robustes de sécurité des données est cependant essentielle pour obtenir la confiance des usagers.

  • L’agriculture numérique :

L’Australie a une longue histoire d’innovations agricoles dans un environnement aux ressources limitées (en eau, particulièrement). L’agriculture numérique devrait améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources, réduire le coût environnemental, et améliorer la sécurité alimentaire. Les technologies agricoles australiennes devront s’émanciper de la spécificité australienne pour pouvoir s’exporter.

  • La gestion urbaine guidée par les données numérique :

La croissance urbaine est importante dans la région pacifique, et l’Australie peut devenir exportatrice de solutions d’urbanisation ou de planification d’infrastructures à l’aide de technologies numériques, permettant une meilleure gestion des zones urbaines tenant compte des données humaines, sociales, industrielles, environnementales, etc…

  • La sécurité cyber-physique :

L’Australie témoigne d’un fort engagement de la part de ses entreprises et gouvernements pour le renforcement de ses capacités en cyber-sécurité, avec des investissements significatifs, ainsi que sa stratégie nationale dans ce domaine. La formation de professionnels doit cependant être une priorité.

  • L’intégrité des chaînes d’approvisionnement :

Les technologies numériques peuvent permettre d’assurer la traçabilité des produits tout au long d’une chaîne d’approvisionnement, et ainsi protéger les produits d’exportation australiens (en particulier alimentaires ou médicaux) contre les contrefaçons.

  • Le dynamisme du gouvernement :

Les services gouvernementaux australiens devraient pouvoir bénéficier de la grande quantité de données disponibles permettant des réglementations, et des prises de décision plus rapides et factuelles. Une meilleure analyse politique peut également soutenir le développement économique de la région.

  • La législation numérique :

Les technologies digitales peuvent permettre de diminuer les coûts administratifs et de réglementations législatives, et les institutions de recherche australiennes sont reconnues dans le domaine de la loi informatique. De nouvelles technologies pourront rendre les réglementations plus appropriées, et leur respect plus simple.

  • L’exploration et la production intelligentes :

L’Australie a une grande expérience le développement de technologies numériques d’exploration avancées pour l’exploration minière en particulier. Le secteur privé est cependant timide à investir dans la R&D qui conduirait à l’innovation technologique.

D’autres domaines tels que l’informatique quantique, la gestion du réseau énergétique, l’environnement, l’astronomie, ou l’éducation pourraient voir des développements numériques importants et bénéfiques.

Le rapport propose 4 recommandations permettant de faire profiter le pays de l’économie numérique :

  • La concentration de l’effort de recherche sur un nombre limité de domaines :

En concentrant l’effort de R&D sur un nombre limité de domaines stratégiques, l’Australie a plus de chance de devenir compétitive sur le marché mondial. Le rapport déplore qu’avec 90% des dépenses publiques de R&D sous forme de crédits d’impôts, le gouvernement n’a pas assez de latitude pour cibler ses investissements.

  • Le renforcement des liens recherche-industrie :

Améliorer la coordination et assurer la participation et la collaboration des industries à l’effort de R&D devraient rendre plus efficaces les investissements dans ces technologies numériques.

  • L’augmentation du rythme des innovations et de leur mise sur le marché :

Le pays souffre de difficultés de conversion de son expertise scientifique en innovations commercialisables sur le marché. Seulement 2% des entreprises australiennes ont proposé un produit nouveau sur le marché mondial.

  • La promotion et la connexion sur le marché mondial :

En améliorant sa connaissance du marché, ainsi que ses collaborations internationales, l’Australie pourra mieux cibler des opportunités qu’elle peut saisir. Seulement 15.8% des brevets portant sur les Technologies d’Information et de Communication sont des inventions conjointes issues de collaborations internationales, ce qui est plus faible que dans d’autres économies avancées.

Lire le rapport