Coopération scientifique France-Australie - Septembre 2022

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Australie

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8 septembre 2022

Nouvelle Nuit des Idées en Australie sur l’Intelligence Artificielle

Co-organisée avec le Centre d’Excellence Jean Monnet de l’Université d’Adélaïde et son musée MOD., la Nuit des Idées - Confluence(s) : The Digital Revolution and Everyday life s’est tenue le 25 août dernier. M. Boris Toucas, Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France en Australie, et Prof. Anthony Elliott, directeur exécutif du Centre d’excellence et du réseau Jean Monnet de l’université d’Australie du Sud, ont ouvert la soirée, qui était centrée autour d’une table ronde entre plusieurs experts du domaine du numérique. Puis, le public a pu profiter des expositions du musée, mêlant art et intelligence artificielle. Des vidéos de chercheurs français d’universités partenaires (IMT Atlantique et INSA Rennes) ont été intégrées à l’événement, afin de présenter la recherche française ou de provoquer le public sur des enjeux spécifiques de l’interaction homme-machine. Une séance d’interaction avec les robots intelligents de l’équipe de l’IRL Crossing, laboratoire de recherche franco-australien, a également pu faire découvrir au public le robot Pepper ayant remporté la RoboCup cette année. L’événement fut une belle démonstration de la possibilité de décliner le concept annuel des Nuits des Idées dans différentes villes australiennes et sur différents thèmes.

Transmission culturelle chez les baleines à bosse

Une collaboration entre l’Université du Queensland et l’Opération Cétacés en Nouvelle-Calédonie a mis en évidence la capacité des baleines à bosse à apprendre et reproduire à l’identique les chants de leur voisines vivants dans d’autres régions. Les baleines en Australie seraient ainsi capables d’apprendre les chants des baleines en Nouvelle-Calédonie et inversement, et ce quelque-soit la complexité du chant. Université du Queensland

Un réseau doctoral franco-australien d’excellence – Australia France Network of Doctoral Excellence (AUFRANDE)

Cofinancé à hauteur de 15.7 millions d’euros par l’Union Européenne, RMIT et d’autres partenaires, et coordonné par le centre RMIT Europe (à Barcelone), le projet AUFRANDE emploiera, sur 5 ans, 64 doctorants pour les former à une recherche pertinente pour l’industrie. Les lauréats de ce programme mèneront leurs recherches sur des sujets aussi variés que la photonique, la nanotechnologie, l’acoustique ou encore l’énergie. Ils seront employés dans une institution de recherche française, avec jusqu’à un an de détachement dans une université australienne, et recevront les diplômes français et australiens. RMIT University

Tour de force pour le spatial en Australie du Sud

Airbus Defence and Space, en collaboration avec le gouvernement d’Australie du Sud, a annoncé son intention d’établir une présence à l’Australian Space Park d’Adélaïde. Il s’agit d’un développement important pour le secteur spatial australien considéré comme prioritaire tant au niveau fédéré que fédéral (objectif national de tripler la contribution de l’espace au produit intérieur brut - 12 milliards de dollars d’ici 2030). L’activité d’Airbus permettra en effet à l’Australie du Sud d’augmenter ses capacités de production de mini-satellites (< 300 kg). AsiaPacific Defence Reporter

Vers une science équitable : quelles leçons tirer des expériences australiennes et françaises ?

Le 17 août s’est tenu à Sydney un événement grand public sur les femmes dans la science, organisé conjointement par l’Association AFRANet l’Ambassade de France en Australie.

La première partie de cet événement était consacrée à une table ronde composée de deux scientifiques australiennes, Prof Natalie Hannan, doyenne associée « diversité et inclusion » à l’université de Melbourne, et Dr Jiawen Li, chercheuse à l’Université d’Adélaïde et lauréate du prix international Pour les Femmes dans la Science de la fondation L’Oréal-UNESCO ; ainsi que de deux scientifiques françaises, Dr Claudie Haigneré, première femme astronaute française, et Dr Madge Martin, jeune chercheuse au CNRS et également lauréate du prix L’Oréal-UNESCO.

Pendant une heure, ces quatre expertes ont discuté de leurs expériences et de leurs motivations dans la science, ainsi que des solutions qui pourraient être implémentées pour atteindre un milieu scientifique et des carrières équitables. Les interruptions de carrière lors de la naissance d’un enfant, qui ont par la suite des répercussions sur toute la carrière, ont été identifiées au cours de cette discussion comme l’un des freins majeurs à la progression professionnelle des femmes en science. La redéfinition des congés parentaux pour une meilleure équité homme-femme, des conditions d’attribution des bourses de recherche prenant en compte les interruptions de carrière, ou la mise en place de bourses spécifiquement dédiées aux femmes sortant d’un congé maternité, pourrait permettre de réduire les inégalités de carrière entre les hommes et les femmes. D’autres obstacles ont été identifiés, comme le déséquilibre plus important dans certains domaines scientifiques (tels que mathématiques, informatique, ingénierie) qui décourage les jeunes femmes de ces domaines. Même dans le champ de la santé et des sciences médicales, certains sujets tels que le cancer du sein semblent avoir moins de chance d’être soutenus financièrement, car ne concernant ‘que’ les femmes.

Les discussions se sont intéressées au rôle de modèle des femmes ayant une carrière scientifique brillante. Elles inspirent les générations suivantes, certes, mais surtout, elles peuvent partager leur expérience, conseiller pour éviter ou contourner les problèmes qu’elles ont connus, ou encore défendre l’équité homme-femme auprès de leurs collègues.

Les membres du panel ont constaté que les systèmes français et australiens évoluent dans le bon sens, avec de plus en plus de mesures, de plus en plus quantitatives, pour évaluer et faire avancer l’équité homme-femme au sein des institutions de recherche.

La parole a ensuite été donnée au public, composé en grande majorité de femmes, venues pour discuter des meilleures mesures à prendre, ou pour chercher des conseils pour leurs carrières professionnelles. La très faible présence d’homme à l’événement a soulevé un point crucial : la nécessité de renforcer l’implication des hommes sur ces questions. Selon la professeure Natalie Hannan, des recherches ont en effet prouvé que les initiatives mixtes promouvant les femmes en science étaient plus efficaces que les initiatives montées uniquement par des femmes ou uniquement par des hommes. Cette implication mixte devrait, de plus, aider à faire évoluer les biais culturels qui existent encore aujourd’hui, et participent à la présomption que les femmes doivent prendre en charge la plus grande partie des contraintes familiales, ou qu’elles n’ont pas les épaules pour des postes à haute responsabilité. Beaucoup de questions du public ont révélé le manque de confiance en soi des femmes vis-à-vis de leurs compétences professionnelles, et de nombreux conseils ont été donnés aux jeunes scientifiques pour construire cette confiance. Ce panel s’est d’ailleurs conclu sur le conseil donné par le Dr Claudie Haigneré : « Take risks, take time, and take care ! »
L’enregistrement de la table ronde est disponible sur le site d’AFRAN

La projection du film franco-polonais Marie Curie et la lumière bleue (Marie-Noël Sehr, 2016) a fait écho à la discussion, illustrant les progrès fait depuis la première attribution du prix Nobel à une femme en 1903. La projection de ce film s’inscrivait dans la première édition du festival du film sur la santé mondiale en Australie.