Besoin de renforcement des capacités de recherche australiennes dans le domaine de la climatologie, selon un rapport de l’Académie australienne des Sciences

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Australie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
8 septembre 2017

L’Académie australienne des sciences a lancé une revue des capacités australiennes de recherche en climatologie.

Plusieurs organisations gouvernementales spécifiques mènent des recherches sur la météorologie et le climat en Australie. Sommairement, le Bureau of Meteorology (BoM) fait les études et prédictions climatiques à court terme, tandis que le Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) est en charge des études sur les grandes échelles de temps.

Le rapport de l’Académie australienne des Sciences tient compte des compétences de prévisions climatologiques à long terme du pays.

En février 2016, le CSIRO a menacé de remodeler son agenda scientifique, réduisant drastiquement sa division climatique. C’est dans ce contexte, et celui du changement climatique, que l’Académie de Science australienne a résolu de faire un bilan des capacités australiennes en matière de climatologie à long terme.

Le comité d’experts mis en place par l’Académie australienne des sciences pour ce bilan rappelle l’importance de la capacité à prédire le climat pour de nombreux secteurs de l’économie australienne. Le climat australien est régi par des phénomènes spécifiques à l’hémisphère Sud, et pour les comprendre, l’Australie a besoin d’une forte capacité scientifique, comprenant des infrastructures adaptées et des compétences scientifiques et techniques pour l’observation, la climatologie fondamentale, la modélisation du système climatique et les applications en termes de prestations de services climatiques.

A l’issue d’une large consultation auprès de climatologues, d’organisations gouvernementales pertinentes telles que CSIRO et le BoM, et d’autres organisations impliquées dans la recherche et les services climatiques en Australie, le comité est arrivé à plusieurs conclusions :

  • L’Australie a développé une capacité conséquente en science du climat ces 50 dernières années, particulièrement dans les domaines de la surveillance du climat de l’hémisphère Sud, de la modélisation et des services. Les infrastructures d’observations et l’expertise qui leur est associée, sont bien financées et soutenues. Il y a cependant un manque de coordination dans l’agenda et dans l’affectation des ressources du secteur, pour lequel le comité propose différents modèles de coordination du secteur tels que la création d’un bureau pour la recherche climatique, le transfert de cette responsabilité au BoM ou au CSIRO, ou encore la création d’un centre de recherche climatique ou d’une agence pour le climat.
  • Il y a environ 420 emplois en Australie couvrant les quatre branches de climatologie (observation, compréhension, modélisation et services), et un certain nombre de domaines ne sont pas suffisamment traités (modélisation générale du climat, micro météorologie et dynamique aux limites, modélisation prenant en compte l’interaction réciproque homme-climat…). Ces faiblesses représentent un risque pour l’Australie, puisque sa position géographique soumet le pays à des facteurs qui ne sont pas bien représentés dans les modèles climatiques.
  • Le comité estime que 77 postes équivalents temps plein devraient être pourvus d’ici 2021 dans les domaines les moins bien traités, dont 27 postes de façon urgente. Ces 77 postes devraient se répartir de la façon suivante : 15 postes en observation, 17 postes dans le secteur de la recherche fondamentale, 33 en modélisation, 12 en services. Ces postes viennent en plus des 15 postes annoncés sur 10 ans par le CSIRO pour le centre climatique d’Hobart, ainsi que des quelques postes qui seront créés pour le nouveau centre d’excellence sur les événements climatiques extrêmes, qui vient remplacer l’ancien centre d’excellence sur la science du système climatique. Le comité recommande également le maintien des compétences du Centre de Recherche Coopérative sur le Climat et les Ecosystèmes Antarctiques, dont le financement prend fin en 2019.
  • Le comité d’experts recommande enfin que le gouvernement australien fasse une évaluation plus poussée des compétences du pays liées à la science du climat, et en particulier de ses compétences pour l’étude, l’analyse et la mise en œuvre des options permettant d’atténuer le changement climatique.

Lire le rapport de l’Académie australienne des Sciences