Valoriser les farines animales sous forme d’engrais phosphatés

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
11 décembre 2015

Les chercheurs de l’institut Fraunhofer pour la gestion et l’automatisation industrielle (IFF) de Magdebourg (Saxe-Anhalt) travaillent sur la valorisation des farines animales et ont développé un procédé d’incinération pour les convertir en engrais phosphatés pour l’agriculture.

Les farines animales sont produites à partir des restes des abattoirs impropres à la consommation : os, dents, sabots… Ces derniers sont concassés et réduits sous forme de poudre. Au total, 200 000 tonnes sont produites chaque année en Allemagne. Certaines farines sont utilisées pour l’alimentation animale tandis que d’autres, potentiellement porteuses du prion de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), sont incinérées et mises en décharge. Ces déchets contiennent cependant une forte proportion de phosphore (16% en moyenne), ressource essentiel pour l’agriculture et les engrais. Or ceux-ci sont en général produits à partir de phosphore minéral provenant principalement du Maroc ou de Chine.

Pour utiliser ce gisement de phosphore domestique, les chercheurs du Fraunhofer IFF ont développé un procédé de fluidisation à 850 °C : les farines animales sont mélangées avec un sable de quartz dans une chambre d’incinération où les particules organiques sont entièrement brûlées. Les cendres sont ensuite introduites dans une soufflerie qui permet de séparer les particules les plus fines (contenant des métaux lourds toxiques comme du plomb) des particules les plus lourdes riches en phosphore. Par ailleurs, la chaleur produite au cours de la combustion est réutilisée sous cette forme ou pour produire de l’électricité.

Le procédé a pour l’instant été testé sur une installation d’une puissance de 150 kW. Les chercheurs désirent maintenant changer d’échelle et passer à des dimensions industrielles de 10 MW. Ce concept pourrait par le futur aussi être utilisé pour les boues d’épuration qui contiennent, comme les farines animales, une grande proportion de phosphore mais aussi des métaux lourds toxiques impropres à la production d’engrais.

Plus d’informations :

Source : "Tiermehl als Phosphorquelle", Communiqué de presse du Fraunhofer IFF, 01/12/2015 – http://www.iff.fraunhofer.de/de/presse/presseinformation/2015/tiermehl-als-phosphorquelle.html

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr