Valoriser les émissions de gaz des aciéries

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil
10 juillet 2015

Des chercheurs de plusieurs Instituts de la société Fraunhofer [1] ont développé un procédé permettant de valoriser les émissions de gaz des aciéries sous forme de carburants et de produits chimiques.

Le mélange de gaz issu des cheminées des aciéries est composé de monoxyde et de dioxyde de carbone ainsi que de dihydrogène. Pour le transformer en carburant, ce gaz est introduit dans un digesteur ou il fermente en présence de bactéries génétiquement modifiées (des Clostridium) spécialement développées pour le procédé. Celles-ci décomposent le gaz en molécules d’alcool à chaîne courte (butanol, hexanol) et en acétone. Ces dernières sont ensuite combinées avec des alcools à chaîne longue et des cétones via un procédé catalytique. Le carburant obtenu peut être utilisé comme fioul lourd pour des moteurs de navire. Il est sinon possible de transformer ce dernier en diesel pour automobile ou en kérosène pour avion par hydrogénation. Par ailleurs, la réaction permet de synthétiser des produits chimiques spéciaux tels que des amines comme sous-produit de la synthèse du carburant.

Le procédé a déjà été validé en laboratoire et a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Dans les prochaines étapes, les chercheurs veulent parvenir à homologuer leur diesel pour véhicules automobiles (d’ici un an) et leur kérosène pour aéronef (d’ici à trois ans). Cette homologation permettra de passer à l’étape suivante d’industrialisation, en Allemagne ou ailleurs. Les aciéries de Duisbourg émettent en effet plusieurs millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. L’utilisation de ces gaz et sa transformation en kérosène pourraient, d’après les estimations des ingénieurs du Fraunhofer, suffirent à couvrir la consommation annuelle d’une grande compagnie aérienne comme Air France ou Lufthansa.

[1] A savoir : l’Institut pour la biologie moléculaire et l’écologie appliquée (IME) d’Aix-la-Chapelle (Rhénanie du Nord-Westphalie), l’Institut pour les technologies de l’environnement, de la sécurité et de l’énergie (UMSICHT) d’Oberhausen (Rhénanie du Nord-Westphalie) et l’Institut pour les technologies chimiques (ICT) de Pfinztal (Bade-Wurtemberg).

Plus d’informations :

Source : "Kraftstoff und Chemikalien aus Stahlwerksabgasen", Communiqué de presse de la société Fraunhofer, 01/07/2015 - http://www.fraunhofer.de/de/presse/presseinformationen/2015/Juli/kraftstoff-und-chemikalien-aus-stahlwerksabgasen.html

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr