Une université allemande coordonne un projet européen sur la sureté nucléaire

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
16 octobre 2015

L’université de Duisbourg-Essen (UDE, Rhénanie-du-Nord-Westphalie) coordonne le projet de l’Union Européenne sur la sûreté nucléaire. Pour empêcher un deuxième « Fukushima », le projet se concentre sur la sureté des réacteurs en cas d’urgence ou de panne.

Bien que l’Allemagne ait décidé de sortir du nucléaire, de nombreux pays continuent de compter sur l’énergie nucléaire comme source d’électricité. Un consortium international de recherche, coordonné par l’UDE, développe actuellement un système qui permet de refroidir le cœur du réacteur lors d’une panne de courant, évitant ainsi un effondrement. Ceci protège non seulement la population contre des catastrophes nucléaires comme à Fukushima, mais rend également les centrales plus efficaces et plus respectueuses de l’environnement. Le nouveau système peut convertir la chaleur résiduelle en électricité, ce qui réduit la quantité expulsée de dioxyde de carbone nocif pour le climat. L’UE soutient le projet sur les trois prochaines années avec près de trois millions d’euros. Les 6 partenaires du projet sont : l’université de Duisburg-Essen, l’université de Stuttgart (Bade-Wurtemberg), l’université de Delft (Pays-Bas), le centre de recherche Simulator KGS / CCR de Essen et les instituts tchèques Centrum Výzkumu Rez et UJV Rez.

Le nouveau système d’évacuation de chaleur par du CO2 supercritique" (sCO2-HeRo) évacue la chaleur de désintégration du noyau du réacteur vers l’environnement extérieure et utilise une partie de la chaleur comme énergie d’entraînement. Le système est autonome en énergie et ne fonctionne que s’il y a une panne de courant. En cas d’incident, du temps précieux est ainsi gagné pour la restauration des groupes électrogènes et la mise en œuvre d’autres mesures de sureté et de gestion de crise.

D’un point de vue technique, l’ensemble fonctionne comme un cycle de Joule, un cycle thermodynamique à caloporteur gazeux avec des échangeurs de chaleur, un compresseur et une turbine. Du dioxyde de carbone supercritique est utilisé comme fluide de travail, ce qui permet une conception extrêmement compacte qui économise de l’espace et rend l’investissement gérable. Les six partenaires du projet vont développer dans un premier temps, un premier démonstrateur. Celui-ci devrait ensuite être testé dans un modèle de centrale nucléaire permettant la simulation d’accidents.

Le premier objectif est de rendre les centrales nucléaires existantes et les nouvelles installations plus sûres. Le deuxième objectif consiste au transfert de l’application dans des systèmes d’énergie disposant d’un système de chaleur résiduelle à basse température. Au lieu de laisser échapper cette chaleur inutilisée, le nouveau système permet de la convertir en électricité. Les installations nécessiteront ainsi moins de pétrole, gaz et charbon et émettront moins de CO2.

Peu importe la position allemande sur le nucléaire, l’énergie nucléaire continuera à exister et à être développé dans l’avenir. La Chine, par exemple, prévoit de nouveaux réacteurs. L’accent doit ainsi être mis sur le développement et l’exportation de technologies qui rendent les centrales nucléaires plus sûres.

Plus d’informations :

  • Responsable à l’Université Duisburg-Essen : Prof. Dr. Dieter Brillert, Tél. 0203 / 379-1722,
    dieter.brillert[at]uni-due.de
  • site web du projet (en anglais) : http://www.sco2-hero.eu/

Source : "UDE koordiniert EU-Projekt zur Reaktorsicherheit - Damit Fukushima sich nicht wiederholt", Communiqué de presse de l’UDE, 10/10/2015 – https://www.uni-due.de/de/presse/meldung.php?id=9117

Rédactrice  : Daniela Niethammer, daniela.niethammer[at]diplomatie.gouv.fr - www.science-allemagne.fr/