Une nouvelle approche potentielle pour la thérapie régénérative du diabète

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Allemagne | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
17 juillet 2016

Des chercheurs du centre Helmholtz de Munich (Bavière), de l’université technique de Munich (TUM) et du centre allemand de recherche sur le diabète (DZD) ont découvert un marqueur permettant de différencier les cellules bêta pancréatiques (productrices d’insuline) en deux groupes : tandis que celles du premier groupe produisent de l’insuline afin de réguler la glycémie, celles du deuxième groupe constituent une réserve.

Les chercheurs ont étudié la protéine Flattop [1], qui est présente dans 80% des cellules bêta. Ces cellules "Flattop-positives" déterminent le taux de sucre de leur environnement et émettent une quantité d’insuline en conséquence. Elles se comportent donc comme des cellules bêta matures. Au contraire, les cellules bêta ne comportant pas de protéine Flattop ("Flattop-négatives") présentent des taux de division cellulaire importants (des divisions jusqu’à quatre fois plus fréquentes que pour les cellules Flattop-positives). Ces cellules peuvent arriver à maturité et devenir métaboliquement actives (c’est-à-dire produire de l’insuline). D’autre part, ce sont principalement des gènes responsables de la perception de l’environnement qui sont actifs dans les cellules Flattop-négatives, au contraire des cellules Flattop-positives dans lesquelles les processus métaboliques sont plus actifs.

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En vert : cellules flattop-positives, productrices d’insuline. En rouge : réserve de cellules bêta, flattop-négatives. Source : Centre Helmholtz de Munich

Ces résultats montrent que les cellules Flattop-négatives constituent une sorte de réserve, qui se renouvelle continuellement et peut former un stock de cellules bêta matures. Ces résultats pourraient donc être utiles pour le développement de thérapies régénératives, afin de stimuler la croissance ou la maturation de cellules bêta chez des patients présentant un manque de cellules bêta fonctionnelles. D’autre part, il serait possible de favoriser la maturation de cellules bêta in vitro (grâce à la voie de signalisation déclenchée par la protéine Flattop), ce qui permettrait des avancées dans les thérapies de remplacement cellulaire.

[1] Flattop fait partie de la voie de signalisation appelée Wnt, qui contrôle le développement des tissus et des fonctions des cellules.

Source : "Neuer Ansatzpunkt für Regenerative Diabetes-Therapien", communiqué de presse du centre Helmholtz de Munich, 12/07/2016 - https://www.helmholtz-muenchen.de/aktuelles/uebersicht/pressemitteilungnews/article/35214/index.html

Plus d’informations :

  • Publication scientifique : Bader, E. et al., "Identification of proliferative and mature β-cells in the islet of Langerhans", Nature, (2016). DOI : 10.1038/nature18624 - http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature18624.html
  • Contact : Prof. Heiko Lickert, directeur de l’institut de recherche sur le diabète et la régénération du centre Helmholtz de Munich – Tél : +49 89 3187 3867, e-mail : heiko.lickert chez helmholtz-muenchen.de

Rédactrice : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr