Transformer le lisier porcin pour produire des engrais solides

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
27 mai 2016

Le consortium européen BioEcoSIM dirigé par l’Institut Fraunhofer pour le génie des interfaces et les procédés biotechnologiques (IGB) de Wurtzbourg (Bavière) [1] a conçu à Kupferzell (Bade-Wurtemberg) une installation pilote pour traiter le lisier porcin et le séparer en plusieurs éléments différents : des engrais phosphatés et azotés d’une part, et du biocharbon d’autre part.

L’utilisation du lisier comme engrais dans l’agriculture est compliquée du fait d’une inadéquation entre les lieux de production (porcheries) et d’épandage (champs) : une trop grande concentration peut perturber les cycles de l’azote et du phosphore et polluer les nappes phréatiques. Pour éviter cela, le lisier est chargé dans des camions-citernes et transporté là où il peut être épandu. En Allemagne, ce transport par route correspond à 80 millions de m3 de liquide par an (pour un gisement total de 160 millions de m3).

Le projet BioEcoSIM a permis de développer un procédé de traitement du lisier sur les lieux de production. Dans un premier temps, les parties liquide et solide sont séparées. Cette dernière est ensuite séchée puis transformée en biocharbon via une pyrolyse à plus de 300 °C. La phase liquide est, quant à elle, filtrée pour précipiter le phosphore sous forme de phosphate de calcium et de magnésium, et de struvite (de formule NH4MgPO4 • 6 H2O). L’azote est ensuite récupéré lors d’une seconde précipitation.

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En haut, à gauche, le phosphore après traitement ; à droite, l’azote ; en bas, le biocharbon. ©BioEcoSim

L’installation pilote construite à Kupferzell permet de traiter 50 kg de lisier par heure pour produire environ 500 g d’engrais phosphatés et azotés, et 900 g de biocharbon. Cette réduction de masse permet de limiter les coûts de transport et d’optimiser l’utilisation des intrants dans les champs. Par ailleurs, la conception étant modulaire, il est possible de concevoir l’installation en fonction des besoins spécifiques de traitement (ou selon les besoins en engrais).

Le projet BioEcoSIM a débuté en octobre 2012 et doit se terminer en septembre 2016. Il est financé dans le cadre du programme européen de recherche FP7. En juin a lieu une présentation publique de l’installation pilote à Kupferzell.


[1] Les partenaires non-allemands viennent, entre autres, d’Espagne et des Pays-Bas. Voir la liste complète (en anglais) : http://www.bioecosim.eu/consortium.html


Plus d’informations :

Source : "Bioraffinerie : Das Beste aus der Gülle herausholen", Article de la plateforme internet biooekonomie.de, 12/05/2016 – http://www.biooekonomie.biotechnologie.de/BIOOEKO/Navigation/DE/root,did=187040.html

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr