Les mesures pour le marché intérieur du numérique discutées à la Maison de l’Économie allemande

En introduction de la conférence, Ulrich Grillo, président du BDI, a insisté sur l’importance pour l’Union européenne d’établir un marché intérieur du numérique, notamment pour faire face à la compétition mondiale instaurée par les États-Unis et la Chine.

Le Commissaire européen en charge de l’économie numérique, Günther Oettinger, a évoqué des leviers d’actions pour mettre en place ce marché intérieur du numérique.

• Il souhaite développer la recherche en matière de détection, de photonique, de microélectronique et de technologies quantiques à travers des collaborations européennes, ainsi que les infrastructures européennes dans des domaines techniques stratégiques, comme, par exemple, le calcul haute performance.
• Le réseau de télécommunications de cinquième génération pourrait être généralisé à l’échelle de l’Europe, d’ici 2020. De plus, entre 550 milliards et 600 milliards d’euros ont été annoncés pour la mise en place de l’internet rapide (au-delà d’un débit d’un gigabit par seconde) à l’horizon 2025.
• Enfin, la protection des données reste encore un sujet sensible à traiter, particulièrement en Allemagne. Pour les entreprises, il s’agit d’instaurer des standards européens de lutte contre l’espionnage et le piratage, à travers la délivrance de certificats pour les infrastructures sécurisées.

Afin de favoriser l’accès des entreprises européennes à la numérisation en répondant à leur manque de compétences, une plateforme européenne, rassemblant les plateformes des pays membres traitant de l’industrie numérisée pourrait voir le jour. Dans un contexte de développement de l’industrie numérisée, la difficulté est de pouvoir s’accorder sur des normes à partir d’un modèle de référence des infrastructures informatiques et de télécommunications.

Les échanges de données entre start-ups et PME sont également perçus comme un moyen d’encourager l’innovation, à condition que ces échanges s’effectuent dans un cadre sécurisé. En ce sens, la Commission européenne soutient le développement de l’informatique en nuage (cloud computing). Il existe déjà en Allemagne l’Industrial Data Space e.V. [1] initiée par la société Fraunhofer. L’enjeu est de porter cette même initiative à une échelle européenne.
Pour soutenir l’entrepreneuriat numérique, la Commission européenne a mis en place des incubateurs de données ouvertes pour aider les PME à mettre en place des chaînes logistiques basées sur les données, accéder au nuage informatique et obtenir des conseils juridiques.

Le domaine de la santé a été abordé lors de cette conférence comme un exemple d’application concrète du marché intérieur du numérique. Au-delà du développement de la médecine personnalisée et des possibilités de prévention des maladies grâce aux nouvelles technologies, la Commission européenne souhaite intensifier l’interopérabilité, c’est-à-dire l’échange des données entre équipements et/ou entre médecins, au sujet des patients.

Les besoins en compétences relatives à la numérisation persistent dans les entreprises et les instances décisionnelles. L’enjeu est de créer les conditions pour répondre à ces besoins, afin d’accroître la compétitivité des entreprises, en adaptant les formations pour requalifier les salariés actuels ou en qualifier de nouveaux, confrontés à un environnement de travail numérisé.

[1] Site de l’Industrial Data Space e.V. (en allemand et en anglais) : http://industrialdataspace.org/

Source : Participation du rédacteur à l’évènement

Rédacteur : Aurélien Gaufrès, aurelien.gaufres[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr