Les cyclomoteurs à combustion concurrencés par le cyclomoteur électrique T0RR

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24 août 2015

Les étudiants de l’Université Technique de Munich (TUM, Bavière) et de l’Université de Tsinghua (Chine) ont développé le cyclomoteur "T0RR" à moteur inversé. À l’occasion de la qualification pour les "Pro Thunder Race Series" à la Motorsport Arena d’Ochersleben (Saxe-Anhalt), ils espèrent reléguer au second plan les autres cyclomoteurs conventionnels, le moteur électrique monté en inverse améliorant les performances du véhicule.

Le cyclomoteur électrique T0RR a mobilisé trois trimestres de travail et de bricolage. L’équipe a présenté son prototype à l’évènement de clôture du programme "globalDrive" [1] avec le soutien de BMW Motorrad [2] et R&R Fahrzeugtechnik [3]. Quatre étudiants allemands et quatre étudiants chinois ont enlevé la transmission, l’embrayage, le moteur et l’électronique d’une BMW S1000RR et les ont réarrangés sur le prototype électrique. Avec son moteur d’une puissance de 136 chevaux, le cyclomoteur atteint une vitesse de 250 km/h.

Selon les explications du chef de projet, Dr. Franck Diermeyer, l’objectif de l’équipe est de développer un cyclomoteur électrique de course et de concourir à la course semi-professionnelle "Pro Thunder Race" à Ochersleben (Saxe-Anhalt). Les étudiants espèrent assurer une pole position pendant les qualifications, reléguant ainsi au second plan les cyclomoteurs conventionnels au diesel.

Une puissance instantanée complète

Pour atteindre ce niveau, "T0RR" doit emmagasiner beaucoup de puissance, idéalement avec une simple pression sur un bouton. L’équipe a assemblé un dispositif de batteries à hautes performances, qui ont la propriété de se décharger très rapidement. En d’autres termes, l’énergie stockée est immédiatement disponible.

Quand les pilotes se penchent dans les courbes pendant la course, le cyclomoteur doit réagir aussi dynamiquement que possible. Un moment rotationnel d’inertie trop élevé peut gêner cette manœuvre. Phillip Wacker, co-encadrant du projet, illustre le principe du moment d’inertie à l’aide d’un vélo. Le vélo ne restera pas debout tout seul mais tombera. Ce n’est pas seulement la masse des roues tournant dans une seule direction qui stabilise le vélo. Plus la masse en rotation est importante, plus le vélo est stable, mais il est aussi plus difficile à diriger dans une courbe.

Moteur tournant en inverse

Les étudiants ont utilisé une astuce : ils ont installé un moteur en inverse, c’est-à-dire qui tourne dans la direction opposée à celle des roues. La masse en rotation dans la même direction est donc amoindrie et le moment rotationnel d’inertie aussi. Par opposition à un moteur à combustion, la direction de rotation d’un moteur électrique est plus facile à inverser.

Le frein-moteur effectif

Le système de conduite électrique procure également d’autres avantages. Les freins récupèrent l’énergie générée par le moteur, sur le principe de la dynamo, qui convertit l’énergie cinétique en énergie électrique. Électriquement, la résistance de la roue induit un effet de freinage. Les freins mécaniques ne sont pas non plus nécessaires sur la roue arrière, ce qui économise du poids. L’énergie récupérée peut être partiellement réinjectée dans la batterie. Enfin le couple du moteur électrique atteint son maximum quasi-instantanément. Pour T0RR, c’est 240 Newton-mètre. La réactivité du moteur garantit des accélérations élevées.

La batterie est toujours le facteur limitant. Une course complète ne peut pas être effectuée avec une seule batterie. Toutefois, les étudiants espèrent de bons résultats pour les qualifications, et de cette façon, attirer de nouveaux sponsors pour aider le développement du motocycle.

Plus d’informations :

Dipl.-Ing. Philip Wacker
Université Technique de Munich
Tél : +49 (0) 89 289 10495
wacker[at]ftm.mw.tum.de

Dr. Franck Diermeyer
Université Technique de Munich
Tél : +49 (0) 89 289 15349
diermeyer[at]ftm.mw.tum.de

Source : ""T0RR" : Rennmaschine mit rückwärts laufendem Motor", 28/07/2015 – Communiqué de presse de l’Université Technique de Munich (Bavière) https://www.tum.de/die-tum/aktuelles/pressemitteilungen/kurz/article/32531/

Rédacteur : Aurélien Gaufrès, aurelien.gaufres[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr