La recherche, partie intégrante du nouveau Paquet Climat en Allemagne

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
18 octobre 2019

Dans la continuité du paquet climat adopté le 25 septembre dernier, le Conseil des ministres a adopté, le 9 octobre 2019, un projet de loi sur la protection du climat ainsi qu’un programme de protection du climat à l’horizon 2030. 15 mesures concernent la recherche et le développement et émanent directement du ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF). Parmi les priorités : e-mobilité, batteries et stockage de l’énergie, hydrogène vert, efficacité énergétique et acceptance sociétale. L’Allemagne souhaite, plus que jamais, faire de la recherche pour la protection du climat le moteur des innovations technologiques et sociales.

Le paquet climat comprend le programme de protection du climat 2030 et la loi fédérale sur la protection du climat. L’objectif du programme de protection du climat 2030 du gouvernement allemand est ambitieux : 350 millions de tonnes de CO2 de moins qu’en 2014 (où les émissions totales étaient d’environ 890 millions de tonnes) devraient être émises d’ici 2030.

Pour la ministre Karliczek, il s’agit donc de faire de la lutte contre le changement climatique la nouvelle « conquête lunaire » du XXIe siècle, au sens d’un nouvel objectif de société dans laquelle la compétition entre les Etats ne doit pas se faire au détriment de l’innovation mais au contraire encourager fortement celle-ci. L’idée sous-jacente est que si l’Allemagne est précurseur sur un certain nombre de technologies et de standards dans le domaine de l’innovation pour l’environnement, les autres pays suivront. De manière générale, durant la législature en cours, 2,3 milliards d’euros sont alloués à la recherche climatique (contre 1,5 milliards au cours de la précédente). Parmi les priorités du programme de protection du climat de 173 pages : e-mobilité, batteries et stockage de l’énergie, hydrogène vert, efficacité énergétique et acceptabilité sociale.

Dans le domaine de la technologie de l’hydrogène, le BMBF souhaite financer des approches très innovantes en matière de production, de transport et d’utilisation de l’hydrogène. Une stratégie nationale hydrogène est d’ailleurs actuellement en préparation. L’accent est mis notamment sur l’électrolyse, la pyrolyse du méthane, la photosynthèse artificielle et les piles à combustible. L’objectif à terme est de faire des entreprises allemandes les leaders mondiaux du marché. Le ministère fédéral de la Recherche utilisera également la recherche pour établir de nouveaux partenariats stratégiques dans le domaine de l’hydrogène vert en Europe et dans le monde (notamment en Afrique). La ministre Anja Karliczek a annoncé par ailleurs, le rehaussement du financement pour la recherche sur l’hydrogène vert d’un montant de 300 millions d’euros jusqu’en 2023, en plus des 180 millions prévus jusqu’en 2021. Cette annonce s’inscrit dans le cadre des financements prévus par le « Paquet climat » (fonds climat doté de 360 millions d’euros au total), qui réserve donc une large part à l’hydrogène vert.

Outre les contributions à la recherche sur l’hydrogène vert, l’accent est également mis sur le développement de nouveaux concepts et technologies afin d’éviter les émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie. L’objectif est de faire en sorte que les industries de base telles que la production d’acier, le ciment et l’industrie chimique restent compétitives au niveau international. L’accent est notamment mis, à travers le programme KMU-innovativ, sur les petites et moyennes entreprises allemandes, censées donner une impulsion importante à la protection du climat et à l’efficacité énergétique.

Un nouvel élan est également donné dans les domaines de la mobilité, de l’agriculture et des technologies de l’information et de la communication. Un pôle d’innovation numérique pour le climat (Digital Innovation Hub for Climate) doit également être créé en 2020. Axé sur la mise en réseau de l’industrie, de la science, de la recherche et de la politique, il aura pour but de promouvoir l’utilisation des technologies numériques dans la protection du climat et l’échange d’informations sur les innovations et l’utilisation des technologies numériques. Enfin, un volet important concerne le financement de la formation et de l’éducation au développement durable et plus globalement la participation des jeunes à la protection du climat.


Rédacteur : Fabien Baudelet, fabien.baudelet[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr