La question de la standardisation dans l’économie numérique abordée lors d’une conférence de pré-G20

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Allemagne | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
14 octobre 2016

La standardisation permet de développer les nouvelles technologies qui émergent actuellement et qui sont freinées dans leur développement, faute de normes et de références communes. La numérisation de la société induit des changements dans l’économie mondiale. Dans ce contexte, la question de la standardisation dans l’industrie est à l’ordre du jour du prochain sommet du G20. En prévision de cet évènement, s’est tenu les 6 et 7 octobre 2016 à Berlin une conférence de pré-G20 dédiée à la standardisation dans l’économie numérique et organisée par le ministère fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie (BMWi) conjointement avec l’association allemande de normalisation (DIN) et la commission allemande d’électronique, d’électrotechnique et de technologie numérique (DKE).

Les participants à l’évènement étaient majoritairement issus d’agences nationales de normalisation, d’industries ou d’organismes d’interface entre industries et gouvernement. A partir des différentes présentations et discussions, il est ressorti que les standards doivent concilier des besoins différents selon les secteurs d’activité et que chaque contribution des acteurs de ces secteurs permet une meilleure détermination et acceptation des standards.


Concilier des besoins différents

Le rassemblement d’acteurs de différents secteurs d’activité permet de servir les intérêts de chacun dans l’élaboration des standards. Selon une personne de la DIN, l’une des méthodes à employer consiste à trouver le dénominateur commun pour l’élaboration d’un modèle architectural de référence (un tronc commun) et d’intégrer ensuite des composantes différentes en fonction du secteur d’activité. Le modèle peut évoluer avec le temps et les besoins identifiés, ce qui nécessite de la transparence entre les pays.
A titre d’exemple illustratif de la transition numérique, l’industrie 4.0 relève d’enjeux différents selon les pays. Aux États-Unis, il s’agit de recréer un tissu industriel, en Allemagne, la sauvegarde des industries déjà présentes, au Japon, l’intégration des robots à la société et en Chine, la numérisation de son industrie à travers la conduite du plan "Made in China 2025". Cette diversité d’enjeux doit être considérée pour l’émergence des standards.
Les aspects de sécurité sont également à prendre en compte, notamment en ce qui concerne les procédés industriels critiques. Il est donc important d’avoir un modèle d’utilisation des données qui soit international pour pouvoir garantir plus facilement une sécurité des données maximale et constante, indépendamment du lieu.

Au final, il a été montré que la démarche à adopter pour tenir compte du besoin de chaque acteur dans la standardisation implique :

  • une collaboration efficace via des projets de recherche,
  • l’élaboration d’un modèle de référence accepté mondialement,
  • la mise en place de centres de test à destination des PME.


Assimiler les différentes contributions

La plateforme allemande "Industrie 4.0" et la fédération allemande de l’Industrie Electrique et Electronique (ZVEI) ont mis au point l’architecture RAMI 4.0 (Modèle d’architecture de référence pour l’industrie 4.0) pour déterminer les concepts mondialement acceptés qui structurent l’industrie 4.0, et échanger à partir de ces concepts pour définir les futurs standards [1]. Cette référence est pour l’heure partagée entre l’Allemagne et la Chine et elle est amenée à évoluer en fonction des contributions d’autres pays.
Un des intervenants a évoqué la problématique du nombre d’acteurs impliqués dans la numérisation. Un trop grand nombre d’acteurs pourrait conduire à une difficulté de coordination de l’action collective et donc à son inefficacité. Ce nombre serait donc à rationaliser en fonction des besoins de la numérisation dans chaque secteur d’activité. Par ailleurs, il est observé que le nombre de consortiums en rapport avec l’industrie numérisée diminue dans le monde, ne subsistant ainsi que les regroupements d’acteurs les plus pertinents et les plus pérennes. Malgré cela, les consortiums restent importants pour des grands groupes qui investissent dans la numérisation de l’industrie, car ils offrent l’occasion pour elles d’échanger avec les autres acteurs et de perfectionner leur connaissance concernant les sujets-clés.

L’évènement a permis de rassembler des acteurs importants en rapport avec l’économie numérique pour s’accorder sur les intentions en matière de processus de standardisation. Il s’agit de prioriser les coopérations internationales plutôt que les initiatives locales pour trouver les solutions en favorisant la contribution d’une grande diversité d’acteurs.

[1] Le modèle de référence RAMI 4.0 est disponible à partir de cette source (en allemand, indications graphiques en anglais) : https://www.plattform-i40.de/I40/Redaktion/DE/Downloads/Publikation/rami40-eine-einfuehrung.pdf?__blob=publicationFile&v=5


Source : Participation du rédacteur à l’évènement

Rédacteur : Aurélien Gaufrès, aurelien.gaufres[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr