L’effet d’une prime d’achat sur le développement de l’électromobilité en Allemagne simulé par la TU Brunswick

Le modèle "AMaSi" (Automotive Market Simulator"), établi par l’Institut pour l’économie automobile et la production industrielle de la TU Brunswick, permet de simuler le développement du marché des véhicules électriques et hybrides et des infrastructures de recharge en fonction de paramètres économiques comme les prix de l’électricité, du carburant et des batteries. Ce modèle est utilisé notamment pour évaluer l’impact de mesures instaurées par les fabricants automobiles et/ou les politiques publiques. Les calculs sont réalisés avec un profil de clientèle composé à 60 % de clients industriels et à 40 % de clients particuliers.

Le parc automobile allemand comporte actuellement plus de 30 000 véhicules électriques et hybrides. La proposition du gouvernement pour développer le marché de l’électromobilité en Allemagne pour atteindre l’objectif d’un million de véhicules électriques et hybrides d’ici 2020 est d’instaurer un dispositif de prime d’achat. L’enjeu est donc de savoir si cette prime d’achat peut être suffisamment incitative pour encourager l’acte d’achat de véhicules électriques et hybrides, afin de tenir l’objectif.

Le modèle "AMaSi" a été d’abord utilisé dans le cadre d’un scénario sans mesures de financement (scénario basique), ce qui permet de mesurer l’évolution du marché telle qu’elle se profile actuellement. Selon les résultats, 366 000 véhicules électriques et hybrides seront en circulation d’ici à 2020. Dans un autre scénario sans prime d’achat, mais au moyen d’une campagne de promotion efficace (scénario optimiste), ce résultat peut être augmenté jusqu’à 713 000 unités, montrant ainsi l’importance d’une communication favorable. Cependant, selon les chercheurs, cette disposition supplémentaire nécessiterait une rallonge de 1,49 milliard d’euros sur le budget initialement prévu.

Sur la base de ces résultats, le modèle a ensuite été recompilé en introduisant le paramètre de prime d’achat à 5000 euros. Le nombre de véhicules électriques et hybrides calculé augmente de 23 000 pour le scénario de base et de 47 000 pour le scénario optimiste, ce qui correspond respectivement à 389 000 véhicules et 760 000 véhicules en 2020.
Dans l’hypothèse où la prime d’achat serait doublée à 10 000 euros, ce qui nécessiterait entre 3,82 et 7,28 milliards d’euros selon les experts, le scénario de base amènerait à 459 000 véhicules et le scénario optimiste à 886 000 véhicules.

Les chercheurs ayant mené la simulation estiment qu’au-delà de la prime d’achat, la baisse des coûts de la mobilité électrique et hybride pourra être davantage encouragée sur le long terme par des investissements dans les infrastructures de recharge et un développement de la technologie de batteries. A court terme, il faudrait également donner un nouvel élan à la filière par des campagnes publiques d’achat de véhicules électriques.

Contacts :

Thomas S. Spengler, Karsten Kieckhäfer – Chaire pour la production et la logistique – Institut pour l’économie automobile et la production industrielle (TU Brunswick), Mühlenpfordtstraße 23, D38106 Braunschweig – tél : +49 531 391 2202

Source : "Kaufprämie für Elektroautos : viel Geld für wenig Wirkung - Wirtschaftswissenschaftler untersuchen Auswirkung auf den Automobilmarkt", communiqué de presse de la TU Brunswick, 09/03/2016 - https://www.tu-braunschweig.de/Medien-DB/nff/Presse/2016-03-09_pm-tu-braunschweig_6-kaufpraemie-fuer-elektroautos-viel-geld-fuer-wenig-wirkung.pdf

Rédacteur : Aurélien Gaufrès, aurelien.gaufres[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr